Le mouvement #artisansapoil prend de l'ampleur à Lyon. Rejoints par le monde de l'évènementiel lyonnais et les artistes du cirque Imagine à Vaulx-en-Velin, coiffeurs, esthéticiennes et autres indépendants posent nus pour alerter sur leur situation économique pendant le confinement.
Depuis quinze jours, des centaines d'artisans posent nus sur les réseaux sociaux pour attirer l'attention et symboliser leur désaccord avec la politique gouvernementale. Tantôt esthétiques, tantôt dramatiques, souvent drôles ces photos ont toutes le même message: "Quitte à être mis à poil par la COVID, je préfère le faire moi-même".
Ce lundi 16 novembre, l'équipe du cirque Imagine à Vaulx-en-Velin près de Lyon, a publié une campagne très remarquée et commentée sur les réseaux sociaux.
"Dans le contexte actuel, le Cirque Imagine souffre énormément. Pour se faire entendre, ils ont rejoint le mouvement #artisanapoil. Le but : se dévêtir en signe de manifestation. Les artistes du Cirque Imagine se sont mobilisés pour poser nus sur les réseaux sociaux. Ils espèrent un maximum de partage pour sensibiliser le public et les autorités à la cause, et ne surtout pas laisser mourir le spectacle vivant" a écrit David Massot le directeur du cirque dans un courrier adressé aux médias.
Dans le même temps, le monde de l'événementiel, lui aussi s'est mobilisé à Lyon, avec notamment la publication de la photo de Pierre-Yves Gas, entrepreneur et directeur de Plein Gas Média et Events, allongé sur l'herbe dans son plus simple appareil. "Vous avez vu, je ne suis pas encore sur la paille, il me reste encore un bout de jardin, mais jusqu'à quand ?" a-t-il ironisé en commentant sa propre publication et en invitant ses amis à le rejoindre dans cette démarche.
"En soutien à tous mes amis de l’événementiel et parce que nous sommes #NonEssentiel, J’invite tous les DJS à publier une photo de vous à poil !" a également publié le DJ lyonnais Philippe Marcotti.
Partie d'un salon de coiffure en Normandie, cette initiative s'est peu à peu étendue aux esthéticiennes, puis aux artisans et maintenant aux artistes et à toutes les professions indépendantes. Ces derniers posent souvent accompagnés de leurs outils de travail à l'instar de Sandrine Ray, photographe à Caluire-et-Cuire. A Valence, dans la Drôme, une esthéticienne dénonce comme beaucoup, le fait d'être qualifiée de "non-essentielle" et fait le choix, elle aussi de rejoindre le mouvement.
Ces défis relevés par de nombreux professionnels attestent incontestablement d'un souci de rester visibles dans l'espace public. "Salons annulés, Marchés annulés, galeries fermées, boutiques fermées... Mais nous sommes toujours là, ne nous oubliez pas !" publie une association d'artisans d'arts de Châtillon-sur-Chalaronne, dans l'Ain.
Depuis le début du deuxième confinement, les manifestations d'indépendants se sont multipliées pour demander une réforme de leur statut et la réouverture au moins partielle des commerces avant les fêtes de noël.