Plus de 300 personnes étaient rassemblées sur la place Louis Pradel à Lyon, ce lundi 9 septembre à partir de 18h30, pour dénoncer les féminicides et les violences faîtes aux femmes.
Des femmes, des hommes, et des victimes ou proches de victimes. Plus de 300 personnes se sont rassemblées près de l'hôtel de ville de Lyon, sur la place Louis Pradel, ce lundi 9 septembre, pour dénoncer les féminicides et les violences de tous types faites aux femmes.
Une femme meurt tous les 2 jours
"Dans 48 heures, une femme va mourir". Sur sa pancarte, une manifestante rappelle les tristes statistiques en matière de féminicides en France : 102 victimes décédées depuis le début de cette année 2019, soit une morte tous les 2 jours en moyenne, victime des coups de son conjoint. Les manifestants ont répondu à l'appel du collectif "Droit des femmes", qui réunit une dizaine d'associations de défense des droits des femmes, ainsi que des syndicats et partis politiques lyonnais. Une initiative locale, qui doit se répéter tous les 15 jours, à la même heure, jusqu'au début du mois de novembre, avant une grande manifestation en novembre prochain.Un Grenelle pour des solutions
Cette initiative intervient alors que s'est ouvert le Grenelle des violences conjugales le 3 septembre dernier. Ce grenelle a été lancé par le gouvernement, et doit proposer les conclusions de la concertation le 25 novembre, à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Il s'agit de sensibiliser la population à ce fléau, et d'appeler les pouvoirs publics à proposer "un plan d'action ambitieux national avec volets locaux et des moyens alloués aux associations" notamment.Les violences sous toutes leurs formes
En plus des féminicides, les manifestants dénonçaient plus largement les violences conjugales (225 000 femmes âgées de 18 à 75 ans victimes chaque année) et les failles des statistiques : les femmes trans, les prostituées tuées dans l'exercice de leur activité, les femmes tuées par des hommes qui ne sont pas leur compagnon, et les femmes décédées des suites de leurs blessures ne sont pas comptabilisées.Par ailleurs, les manifestants dénoncent les violences moins visibles, qui forment "un système" : "avant les fémincides, il y a un continuum des violences qui va de l'insulte sexiste au fait de ne pas pouvoir aller dans un bar, aux coups, au viol, jusqu'au meurtre", rapporte Marion Athiel, membre du collectif Droit des Femmes.