17 ex co-accusés de Dominique Pelicot, condamnés le 19 décembre, ont interjeté appel, ce qui signifie qu'un nouveau procès aura lieu, probablement à Nîmes, cette fois.
Après sa condamnation pour avoir drogué, violé et fait violer son épouse par des dizaines d'inconnus, Dominique Pelicot ne fera pas appel, contrairement à 17 de ses coaccusés qui ont décidé de faire appel. Ce qui signifie que Gisèle Pelicot va au-devant d'un deuxième procès, une éventualité à laquelle elle s'était déjà préparée. France 3 Provence-Alpes fait le point.
Un nouveau procès en 2025
"Un nouveau procès se tiendra dans les derniers mois de l'année 2025" a appris le quotidien Le Monde auprès du procureur général de la cour d'appel de Nîmes, ce lundi 30 décembre, en fin de journée. Selon le parquet général, ce procès en appel devrait se tenir à Nîmes devant des jurés et non plus à Avignon devant la cour criminelle du Vaucluse. "Le procès en appel devrait se tenir devant la cour d’assises du Gard dans le courant du dernier quadrimestre 2025. Les dates d’audiencement feront l’objet d’une information publique lorsqu’elles seront définitivement arrêtées", précise le parquet Général.
17 coaccusés concernés
Gisèle Pelicot n'en a pas fini avec la justice. Un nouveau procès aura bien lieu devant une cour d’assises composée d’un jury populaire, car dix-sept des cinquante coaccusés ont déjà interjeté appel, d'après les informations recueillies par l'AFP, et d'autres pourraient encore le faire jusqu'à la fin de la journée, ce lundi 30 décembre, dixième et dernier jour possible pour cette démarche. Les clients d'une quinzaine d'autres ont d'ores et déjà précisé que leurs clients renonçaient à contester le verdict.
Des peines allant de trois ans à vingt ans de réclusion criminelle
Au terme de près de quatre mois d’un procès devenu un symbole de la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes, la cour avait infligé des peines allant de vingt ans de réclusion criminelle, pour Dominique Pelicot, à trois ans, dont deux avec sursis, pour un retraité seulement jugé pour agression sexuelle.
Des hommes en mesure "d'appréhender la situation"
Dominique Pelicot a pu influencer ses coaccusés, avait reconnu la cour dans les motivations de son jugement, mais ceux-ci, auxquels il livrait sa femme, assommée d’anxiolytiques et inconsciente, pouvaient tous "appréhender la situation" et comprendre qu’il s’agissait d’un viol, avait-elle ajouté.
Gisèle Pelicot n'a "pas peur"
Devenue une icône féministe, notamment pour avoir refusé que ce procès se tienne à huis clos afin que la "honte change de camp", Gisèle Pelicot, 72 ans également, n’a "pas peur" d’un nouveau procès, en cas d’appel, avait déclaré la semaine dernière l’un de ses avocats, Stéphane Babonneau, sur France Inter. À 72 ans, "elle est prête" à faire face à un jury populaire en cas d'appel, avait-il ajouté.