Une femme a été retrouvée morte à son domicile d'Hautmont (Nord) ce mercredi 1ᵉʳ janvier. Son conjoint s'est accusé de l'avoir tuée. Il est actuellement placé en garde à vue. Le corps inanimé était couvert d'ecchymoses. Selon une source policière, le compagnon a appelé les secours en avouant "avoir fait une bêtise". Jeudi 2 janvier, il est mis en examen et placé en détention provisoire.
Un corps couvert d'ecchymoses et inanimé, c'est ce qu'a retrouvé la police nationale ce mercredi 1ᵉʳ janvier dans un domicile à Hautmont (Nord). Une femme est morte dans la nuit de mardi 31 décembre 2024 au mercredi 1ᵉʳ janvier 2025. Son conjoint a appelé les secours aux alentours de trois heures du matin. Il a expliqué avoir "fait une bêtise", informe la police.
Jeudi 2 janvier, l'homme a été mis en examen du chef d'homicide volontaire par conjoint, annonce le tribunal judiciaire de Valenciennes dans un communiqué. L'auteur présumé des faits est placé en détention provisoire.
Le suspect placé en garde à vue après des aveux
L'homme aurait frappé sa femme jusqu'à la mort. Selon une source policière, lors d'un interrogatoire, il a déclaré avoir agi à la suite d'une dispute sur fond d'adultère. Au domicile de la victime, dans une chambre située à l'étage, la police a constaté que la femme était décédée des suites de ses blessures.
Lorsque les secours sont arrivés, ils ont trouvé un corps dénudé. Le visage de la victime était également tuméfié, selon les sources de notre équipe de France 3 Nord-Pas-de-Calais présente sur place. Le procureur d'Avesnes-sur-Helpe, Laurent Dumaine, a présenté dans l'après-midi que son parquet s'était dessaisi de l'enquête au profit du parquet de Valenciennes "à raison de la compétence criminelle de cette juridiction".
À ce stade, nous savons que la victime avait 51 ans et que son époux, le présumé auteur des faits, est âgé de 49 ans. Elle était domiciliée rue Turenne à Hautmont avec son mari. Le couple habitait depuis une dizaine d'années dans la commune. Ils étaient parents de deux enfants majeurs.
"Une femme dévouée"
Un voisin parle d'un "couple discret". Celui-ci poursuit sur le fait qu'il entendait "des disputes depuis un mois". "Je la voyais sortir avec sa blouse blanche tôt le matin", ajoute une voisine. La victime s'appelait Isabelle. Elle était aide à domicile depuis 20 ans dans une association. Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité femmes-hommes, après avoir échangé avec son employeur, parle d'elle comme "une femme dévouée".
Dans l'après-midi du jeudi 2 janvier 2025, le présumé auteur du meurtre "ne présentait aucun antécédent judiciaire", informe le tribunal judiciaire de Valenciennes dans un communiqué de presse. "Quelques jours plus tôt, le 06 décembre 2024, l’époux avait déposé une main courante auprès du commissariat de Maubeuge, indiquant qu’il soupçonnait sa femme d’adultère", poursuit la source du ministère de la Justice.
Le 11 décembre 2024, selon le registre des mains courantes, le présumé auteur du meurtre "avait exprimé la volonté de mettre fin à ses jours", révèle le tribunal de Valenciennes. L'homme s'étant accusé d'avoir tué sa femme sera présenté devant un juge d'instruction dans le courant de la journée du jeudi 2 janvier 2025. Il sera entendu dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire du chef d’homicide volontaire par conjoint avec réquisitions de placement en détention provisoire.
"On est sous le choc"
“C’est un drame. On pense aux proches et à toute la famille de la victime. On leur adresse toutes nos pensées", explique le maire d'Hautmont, Stéphane Wilmotte.
C’est un drame et on pense aux proches et à toute la famille de la victime.
Stéphane Wilmotte, maire d'Hautmont (Nord)
Elle s'appelait Isabelle. Elle avait 51 ans et était mère de deux enfants. Elle a été tuée ce matin par son conjoint.
— Aurore Bergé (@auroreberge) January 1, 2025
Il s'agit du premier féminicide de 2025, déjà un de trop. La détermination du gouvernement est totale pour endiguer ce fléau. Et tous les moyens seront…
"Il s'agit du premier féminicide de 2025, déjà un de trop", déplore sur X, mercredi 1ᵉʳ janvier, Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité femmes-hommes."La détermination du gouvernement est totale pour endiguer ce fléau", ajoute-t-elle. Vendredi 3 janvier, dans une interview à France Inter, la ministre explique "qu'il n'aura pas fallu attendre 24h pour qu'un premier féminicide ait lieu." Elle précise aussi qu'elle se rendra la semaine prochaine à Hautmont, à la demande du maire, "pour écouter, comprendre, agir".
Dans une publication Instagram, le collectif NousToutes réagit au fait que le présumé auteur des faits déclare avoir "fait une bêtise". "Battre une femme n'est pas une bêtise, c'est un crime. Dans un couple, penser que l'autre nous appartient est un biais du patriarcat. Il est perpétué principalement par les hommes et subi par les femmes, dans un continuum de violences, de la blague sexiste au féminicide", explique le collectif féministe.
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En 2023, 96 femmes ont été victimes d'un féminicide conjugal en France. Cette donnée était en baisse de 19% par rapport à 2022, selon le ministère de l'Intérieur. Au 31 décembre 2024, le collectif NousToutes dénombrait 133 féminicides depuis le début de l'année.
"On est sous le choc. Un féminicide, c'est grave, malheureusement ça arrive trop souvent. Il faut mener un combat contre ce genre de drame", martèle le maire d'Hautmont.
Écrit avec l'AFP