Le repreneur d'entreprises en difficulté Supplisson propose de racheter le site pharmaceutique Famar, menacé de fermeture. Famar est le dernier fabricant français de chloroquine.
Le site pharmaceutique Famar, dernier fabricant français de chloroquine, est menacé de fermeture à brève échéance. Le repreneur Franck Supplisson propose de le relancer.
L'objectif est de "recréer un acteur de référence de l'industrie pharmaceutique en France", souligne le potentiel repreneur dans un communiqué publié ce dimanche 28 juin, alors que la relance de la société est réclamée par un large spectre de la classe politique.
Située à Saint-Genis-Laval, près de Lyon, l'usine Famar ne compte plus que 250 salariés. Ce fut pourtant, dans les années 1980, la plus importante usine de Rhône-Poulenc "au niveau mondial", rappellent les potentiels repreneurs.
Depuis dix ans, le site a été "cédé puis progressivement abandonné par son précédent propriétaire, sans bénéficier des investissements minimaux permettant de maintenir non seulement sa compétitivité mais aussi sa sécurité", regrettent-ils.
Famar fait l'objet d'une procédure de redressement judiciaire depuis juin 2019. Sa possible disparition a ému la classe politique qui s'est mobilisée en sa faveur, des communistes à Laurent Wauquiez, le président (LR) d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Franck Supplisson et ses alliés proposent de ne reprendre dans un premier temps que 150 personnes, ce qui, malgré tout, représente l'offre "la mieux-disante socialement", assurent-ils. 93 salariés resteraient ainsi sur le carreau.
Mais ils entendent investir "massivement" dans Famar, à hauteur de 37 millions d'euros en cinq ans, afin d'en "refaire un site majeur de l'industrie de la santé et du médicament en France, dans un contexte où ces industries sont appelées à jouer un rôle croissant dans notre économie".
A l'issue de ce plan, les effectifs du site devraient remonter à plus de 400 personnes, selon eux. La banque publique d'investissement bpiFrance, apporterait dans ce cadre 6,5 millions d'euros pour financer l'aménagement d'un bâtiment. bpiFrance aurait aussi donné un "préaccord" pour financer à hauteur de 15 millions d'euros une nouvelle activité de "bioconditionnement".
Pour ce projet, la société Industry de M. Supplisson est associée au "family office" (fonds d'investissement familial) luxembourgeois Cofilux-Secufund et à la société pharmaceutique Neovacs. Tout juste sorti de redressement judiciaire, Neovacs apporte son "équipe scientifique expérimentée", en mesure "d'identifier les projets les plus prometteurs". Avec l'aide de son nouvel actionnaire de référence, la société d'investissement HBR Investment Group, elle investira aussi dans ce projet "ambitieux mais réaliste", ce qui lui permettra de "diversifier" ses risques.
Ancien de Polytechnique et de l'ENA, ancien directeur de cabinet du ministre de l'Industrie, Franck Supplisson s'est surtout intéressé jusqu'ici à la métallurgie. Parmi les sites qu'il a repris figurent l'usine sidérurgique Akers France de Thionville (Ascoforge), l'usine Altifort SMFI de Tarbes (Tarbes Industry), l'usine Alpine Aluminium d'Annecy (Alpine Aluminium) et deux anciennes usines d'ArcelorMittal (Montataire Industry et Gandrange Industry).
Ce plan de reprise doit être examiné par le tribunal de commerce de Paris le 30 juin.