Le site en ligne lyonnais "Médiacités" livre de troublantes révélations sur l'incendie criminel de la route de Vienne à Lyon, dans lequel une maman et sa fille ont péri le 9 février. La victime avait signalé un trafic de drogue sous ses fenêtres: "La police nationale était parfaitement au courant".
Le site en ligne "Médiacités" publie mercredi des révélations troublantes sur l'incendie du 9 février route de Vienne à Lyon qui a coûté la vie à une jeune maman enceinte, Clara et à sa petite fille Anna, 4 ans. Un incendie dont tout donne à penser qu'il a été provoqué intentionnellement à partir des éléments recueillis par la police. Le parquet de Lyon évoque une piste criminelle et un juge d'instruction a été saisi de l'affaire.
Les deux journalistes Nicolas Barriquand et Mathieu Périsse ont réalisé une enquête de proximité dans le quartier qui trahit "une situation inquiétante", bien avant le drame : " Des riverains mentionnent les agissements d'un groupe d'une dizaine de personnes autour d'un local, sur le trottoir face à la boulangerie, d'où ils revendaient de la drogue".
Cela se passe sous les fenêtres de Clara, qui est la première à s'en émouvoir et à signaler "régulièrement" leur manège à la police. On apprend ainsi que des policiers sont même venus planquer chez elle. : "La police nationale est parfaitement au courant de ce qui se joue sur cette portion de la route de Vienne".
Mais curieusement, "les interventions des policiers se limitaient à venir échanger quelques mots avec l'un des chefs de la bande" selon le beau-père de la victime qui a interpelé en ces termes le maire de Lyon. Des accusations confirmées par d'autres témoins. Le quartier serait donc sous la coupe d'une bande qui squatte le quartier et qui fait régner sa loi en toute impunité. "C'est Chicago ici", résume un commercant.
Les journalistes de Médiacités reprennent la chronologie des faits. En décembre dernier , la boulangerie incendiée le 9 février est déjà l'objet d'une attaque spectaculaire avec un camion benne qui force la devanture en marche arrière. Elle est incendiée. En janvier, deux nouveaux véhicules s'enflamment à proximité.
Plus troublant encore, deux policiers se rendent pour enquêter au domicile de Clara, portant de facon ostensible un brassard de police. Un proche de Clara s'étonne que "des policiers montent chez elle en pleine journée, au vu et au su de tous et donc des dealers d'en face".
Médiacités.fr livre bien d'autres éléments sur le contexte du drame, sans pouvoir établir que Clara était personnellement ciblée dans l'incendie dans lequel elle a péri, elle et sa fille.
Sollicité par nos soins , le parquet de Lyon n'a "ni confirmé, ni infirmé les éléments publiés par Médiacités sur cette affaire. Il précise que "les investigations se poursuivent de manière très active ces derniers temps" et que "toute communication serait de nature à nuire à l'enquête en cours".
Interview : Ph. Bette / Fred Gramond