Place Bellecour, à Lyon, sous la statue de Louis XIV, une cinquantaine de personnes d'origine ukrainienne s'est réunie ce dimanche après midi. Munis de bannières aux couleurs de l'Ukraine, les manifestants souhaitaient exprimer leur soutien à leurs compatriotes et réclamer la paix.
Emmitouflés, face au vent qui souffle dans les drapeaux or et azur, une cinquantaine de personnes nées en Ukraine ou de parents ukrainiens se sont rassemblés place Bellecour.
Mykola président du comité Ukraine 33 prends son porte voix pour arranger les passants lyonnais et dénoncer les agressions répétées depuis 2014 sur la région du Donbass en Ukraine. "Nous sommes réunis, les représentants de la communauté ukrainienne de Lyon mais également mais les amis Bélarus, pour dénoncer une nouvelle fois la menace militaire que représente la Russie" annonce t il d'une voix ferme. "Elle a placé plus de 150 000 hommes sur toutes les frontières du pays, en Crimée et au Bélarus."
Puis il reprend en exprimant les craintes des manifestants "Nous redoutons que dans les heures qui viennent, dans les jours prochains, une guerre éclate aux portes de l’Europe."
Il rappelle que l'Ukraine tire la sonnette d’alarme depuis 8 ans. Selon lui, le pays se bat avec "pas grand-chose".
"Aujourd'hui, il y a urgence, dit-il, l'Europe est démunie face à une personne, pour qui la diplomatie ne représente qu'un aveu de faiblesse."
Depuis hier, samedi, la situation s'aggrave. La France et l'Allemagne ont recommandé à leurs ressortissants de quitter l'Ukraine le plus rapidement possible.
Guenia est née à Lyon, il y a 82 ans de parents tous deux ukrainiens, elle explique à quel point cette situation l'affecte.« Il y a eu déjà plus de 15 000 morts et il n’y a pas de guerre, déplore -t-elle, c’est compliqué de voir que la catastrophe peut frapper à tout instant et que les gens que l’on connaît sont soit obligé de partir de chez eux, de tout abandonner soit on entendra plus jamais parler d'eux."
Pour elle, aussi, la Russie constitue une menace permanente, pas assez prise en compte par les occidentaux.
Mykola reprend la parole : "Ces trois derniers siècles, le voisinage avec la Russie, ça a été des massacres, des pillages, des invasions, des guerres, un génocide en 1933 (non reconnu par la communauté internationale), énumère t il, et là on s’attend au pire même si les occidentaux ne veulent pas l’admettre, ils ont en face d'eux, quelqu’un de complètement dérangé. »
L'Union européenne a commencé à envoyer des fournitures médicales et du matériel de protection à Kiev.