Après 2 mois de confinement, la nature a repris ses droits dans les parcs et jardins de la ville de Lyon. La municipalité expérimente une nouvelle gestion de ses espaces verts, répondant ainsi à une demande de certains habitants.
Des fleurs, des herbes hautes. Les parcs et jardins de la ville de Lyon ont été fermés pendant 2 mois. Pendant ce printemps confiné, la nature a repris ses droits. Des espaces sans entretien que certains veulent préserver. L'association Nature a lancé une pétition le 15 mai 2020 pour demander à la Mairie de laisser "intacte" cette végétation, notamment au parc de la Tête d'Or. Une demande visiblement entendue. la ville de Lyon a présenté les grands axes de sa nouvelle gestion différenciée des espaces verts.
Même si près de 35% du personnel de la Direction des Espaces Verts était quotidiennement présente pendant la période de confinement pour assurer des missions de sécurité, de nettoyage des parcs et jardins et entretien des collections, aucune autre intervention n’a été menée sur les différents espaces verts, précise un communiqué de la ville de Lyon.
Cette pause dans les pratiques d’entretien habituelles a eu pour conséquence un développement spectaculaire de la végétation. Ce contexte particulier a été mis à profit pour :
- Limiter au strict minimum les zones de tontes pour expérimenter l’accueil du public sur des prairies naturelles, et laisser au maximum s’exprimer la flore spontanée et sauvage.
- Poursuivre et développer encore plus les inventaires flores sur l’ensemble des sites, afin de mieux évaluer la richesse écologique et l’évolution des espaces verts.
Labélisée «Zéro Phyto» depuis 2007, la Direction des Espaces Verts pratique 3 classes de gestion depuis plusieurs années : Espaces Nature, Espaces à Vivre, Espaces Fleuris.
Les tontes seront adaptées sur la surface des 88 hectares. 49% des 105 hectares du parc de la Tête d'Or vont ainsi devenir des espaces nature (contre 20,5% actuellement).
- Espaces nature : doublement des surfaces et plus du tiers du Parc géré de manière écologique avec une fauche tardive par an.
- Espaces à vivre : passage à 45 % (au lieu de 73% actuellement) avec une adaptation des pratiques sur plus de la moitié de ces espaces (zones en jaune) : gestion expérimentale en prairie sur les plus grandes pelouses du parc habituellement tondues. La tonte ou la fauche ne seront déclenchées que partiellement et uniquement en fonction de la pression de fréquentation sur les espaces.
Les mêmes principes de gestion frugale des tontes et d’intervention au strict minimum vont être appliqués sur les parcs et jardins en fonction là aussi de la taille et de la fréquentation.
- Sur le 5e arrondissement, seuls 2 hectares seront tondus sur les 7,5 habituels.
- Sur le 9e arrondissement, à peine 1 hectare sur les 3,5 hectares habituels.
- Sur 3e et 6e arrondissement 15 hectares sur les 20 hectares habituels.
- Sur le Parc de Gerland, 5 hectares supplémentaires sont laissés en prairie.
Au total sur l’ensemble de la Ville, la moitié des espaces verts seront traités avec une tonte ou un fauchage seulement lorsque cela est nécessaire, contre un tiers aujourd’hui.
En complément de la formation de ses agents, la Direction des Espaces Verts procédera à des relevés des terrains floristiques. Ils permettront d’alimenter des bases de données et de futurs inventaires réalisés avec les partenaires associatifs.