Les prix dans Lyon et sa métropole ont augmenté en moyenne de près de 9% sur un an. Mais de nouvelles tendances sont apparues : les ventes de maisons avec jardin s'envolent, celles des studios s'effondrent.
L'immobilier n'aura pas flanché. A Lyon, un an après le premier confinement, les prix des transactions sont restés en forte croissance, témoignant d'une demande toujours très vigoureuse. En moyenne, les prix dans la métropole ont augmenté de 8.8%, selon le principal indicateur du secteur, le baromètre LPI-SeLoger. Mais dans le détail, les confinements successifs ont profondément modifié le marché immobilier lyonnais.
Ruée vers les jardins
"C’est tout simplement notre meilleure année !" Dans son agence de Brignais, à la limite de la métropole de Lyon, Olivier Venet, Directeur du groupe Immo7, croule sous les demandes de maisons avec jardin. Après le premier confinement, la tendance s'est rapidement imposée : "la demande de maisons a explosé. Il y a une inversion : à Lyon les acheteurs sont moins pressés, alors qu'en dehors de Lyon, ça bataille pour chaque bien. Non seulement on a vendu plus, mais on a aussi vendu plus cher", explique l'agent immobilier. Les citadins recherchent plus de verdure, quitte à augmenter leur temps de trajet pour aller au travail. Une tendance qui se traduit dans les chiffres : selon le baromètre LPI-SeLoger, qui réunit les principaux acteurs de l'immobilier français, les prix des maisons se sont envolés de plus de 12% en un an dans la métropole lyonnaise, à 5 401 € en moyenne le mètre carré, contre une augmentation de 5.4% des prix des appartements sur ce territoire, à 4 462 € le mètre carré.
Toujours la hausse à Lyon
La crise sanitaire a poussé plus de lyonnais à quitter la ville pour préférer la banlieue. Pour la première fois, les prix des maisons en métropole augmentent plus vite que ceux des appartements dans Lyon. Mais les lyonnais n'ont pas tous déserté la ville ! Passé le coup d'arrêt du premier confinement, les transactions ont repris et les prix de vente ont même continué à augmenter dans Lyon, de plus de 9% en un an, depuis avril 2020, selon le baromètre LPI-SeLoger. Le temps entre la publication d'une annonce et l'acte d'achat a légèrement augmenté, montrant que les acheteurs se précipitent moins. Mais la demande restant largement supérieure à l'offre, les prix ne baissent pas. En jaune, sur le graphique ci-dessous, la courbe montrant l'évolution des prix moyenne ne montre qu'un léger ralentissement de la hausse en 2020.
La hausse ne faiblit pas
Balcon qui rit, studio qui pleure
Cette hausse générale cache néanmoins des disparités. Le marché de certaines niches s'est quasiment arrêté : "on remarque qu'il y a très peu de ventes de petites surfaces", remarque Nicolas Bouscasse, président de la FNAIM (Fédération Nationale de l'Immobilier). "Ce sont souvent des studios achetés pour être mis en location. Comme les étudiants, les stagiaires et les jeunes travailleurs sont partis presque toute l'année, personne ne voulait acheter de studio vide". Face à ce trou d'air, la plupart des vendeurs ont fait le dos rond, préférant attendre plutôt que de baisser leur prix de vente. Même attentisme pour les appartements à prix élevés : "il y a quand même un stress, une angoisse, les gens attendent de voir avant d'investir de très grosses sommes." Résultat, le nombre de transactions devrait s'afficher en baisse, jusqu'au retour de la confiance. Côté dynamisme, sans surprises, ce sont les appartements disposant d'un extérieur, type balcon ou terrasse, qui remportent la palme. Selon les agents immobiliers, les prix de ces biens se sont envolés. Par ailleurs, la hausse reste inégale selon les arrondissements.
5e, 2e et 3e arrondissements en tête
Et demain ? Des tendances nouvelles semblent se dessiner, mais prédire l'avenir reste un art délicat. Le dynamisme du marché lyonnais, très tendu, ne devrait pas retomber : "je ne suis pas inquiet", assure le président de la fédération de l'immobilier du Rhône : "l'attractivité de la ville est intacte, Lyon a beaucoup d'atouts. D'ailleurs, de plus en plus d'entreprises parisiennes s'installent à Lyon, avec leurs salariés. La demande devrait rester élevée à Lyon", avance-t-il. A priori, pas de baisse des prix à l'horizon...