Manque d'effectifs, baisse des salaires, suppression d'une prime logement... Les pompiers du Rhône en grève demandent des comptes

La grève des pompiers du Rhône entamée le 1er octobre dernier se poursuit. Les officiers sont entrés, ce vendredi 4 octobre, dans le mouvement. Les soldats du feu réclament des revalorisations salariales et des effectifs supplémentaires. La métropole de Lyon, principal financeur des services d'incendie et de secours, s'en remet à l'Etat.

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Les sapeurs-pompiers de la Métropole de Lyon et du département du Rhône sont en grève depuis le 1er octobre. Elle est née d'un profond malaise. Manque d'effectifs, baisse des salaires, suppression d'une prime de logement touchée par les plus anciens...Les soldats du feu sont en colère contre leurs principaux financeurs et leur demandent des comptes.

100 pompiers de moins en 15 ans

"On a des interventions qui ont explosé, on est passé de 90 000 interventions par an à plus de 140 000 en 10 ans. Pourtant les effectifs n'ont pas augmenté, ils ont même réduit", explique Rémy Chabbouh, porte-parole syndicat Sud des sapeurs pompiers du Rhône. "Les salaires sont en baisse depuis des années et le coup de tonnerre, c'est l'annonce d'une suppression, pour une partie des sapeurs pompiers, d'une prime logement qui était octroyée depuis les années 1970".

Ils étaient 1160 sapeurs pompiers professionnels en 2008, ils ne sont plus que 1060 aujourd'hui : "On a perdu 100 bonshommes et nos interventions ont augmenté de 30 %, comment vous voulez que ça aille ?", se demande Brian Canale, délégué syndical CGT des sapeurs pompiers du Rhône. Pour les sapeurs-pompiers, ce n'est pas un problème économique mais plutôt un choix de la part de la Métropole lyonnaise et du département du Rhône : "Quand on est capables d'octroyer 14 millions d'euros à 9000 agents de la Métropole mais qu'en parallèle on supprime 1,2 million d'euros qui étaient fléchés pour des sapeurs pompiers, il y a un vrai souci, ce n'est pas qu'un problème de manque de finances, c'est un problème de fléchage", déplore Rémy Chabbouh. Le nombre de sapeurs pompiers professionnels est en moyenne de 76 pour 100 000 habitants, dans le département du Rhône, ils ne seraient que 65 professionnels pour le même nombre d'habitants. Les délais d'intervention ont alors augmenté de deux à trois minutes dans le centre de ville de Lyon, d'après le Schéma d'analyse et couverture des interventions : "Deux à trois minutes quand on est en arrêt cardiaque ou qu'on saigne, ça peut être fatal".

"Je peux comprendre leur colère"

Le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, a réagi à la colère des sapeurs-pompiers : "Je peux comprendre la colère des pompiers, si on leur enlève des acquis, elle est naturelle. Nous avons besoin de plus de moyens pour nos pompiers et je serai à leurs côtés pour qu'ils aient des nouveaux financements de la part de l'Etat", déclare le Président. "De notre côté, on a fait un effort considérable par rapport à notre capacité budgétaire, on a augmenté de 10 millions d'euros en deux ans le financement du SDMIS, on est passé de 120 à 130 millions d'euros". Mais les soldats du feu ne le voient pas de cet œil : "Ils sont nos financeurs à 80%, c'est à eux de s'occuper de nos salaires, pas l'Etat".

Ce mardi 1er octobre, une cinquantaine de pompiers grévistes avaient forcé l'entrée au siège de la Métropole de Lyon. Suite à cet événement, des dégâts matériels ont été constatés, un agent de sécurité a écopé de 5 jours d’ITT et deux plaintes ont été déposées.

Une rencontre entre les sapeurs-pompiers et la Métropole, le département du Rhône, et la Préfecture, est prévue, ce mardi 8 octobre.

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