Marche des fiertés à Lyon : "il y a une recrudescence des actes de violence envers les personnes transgenres"

Alors qu’une 27ème marche des fiertés est organisée à Lyon ce samedi 10 juin, les actes violents contre la communauté LGBTQIA+ augmentent, selon plusieurs associations.

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Des agressions physiques et verbales, des expositions vandalisées … Les actes LGBTphobes ont augmenté en 2022 à Lyon selon plusieurs indicateurs. Pour lutter contre ces agissement  et les rendre visible la communauté LGBTQIA+ organise une 27ème marche des fiertés organise ce samedi 10 juin au départ de la Manufacture des tabacs à Lyon. 

En France, les violences liées au genre ou à l'identité sexuelle ont augmenté de +13% concernant les crimes ou délits “anti-LGBT” selon un rapport du ministère de l’Intérieur. Une recrudescence qui se mesure aussi à Lyon. 

Fin avril, deux agressions homophobes ont eu lieu en seulement 4 jours. Un homme de 24 ans a été roué de coups dans la station de métro Bellecour et un couple de femmes a été la cible de menaces de mort au niveau de la station Hôtel de Ville. 

Les symboles aussi sont attaqués. Il y a une semaine, des drapeaux LGBTQIA installés sur la mairie du 3ᵉ arrondissement de Lyon ont été volé et  quelques semaines auparavant, une exposition retraçant l’histoire de la communauté a été vandalisée à deux reprises. 

Une recrudescence surtout envers les transgenres 

“Il y a toujours des actions violentes. Il y a une recrudescence des actes surtout envers les personnes transgenres. Pour les personnes homosexuelles, c'est relativement constant malheureusement”, constate Arthur Desachy, co-délégué de SOS Homophobie à Lyon. 

Ces actes, Jérémy 23 ans en a été la cible alors qu’il était avec des amis à Lyon. “Il y avait une altercation à côté d’un bar LGBT vers Cordeliers. Je n'étais pas loin. La personne a dû se dire que je faisais partie de ceux-là. Elle m’a traité de tapette et a craché à mes pieds”, se souvient avec émotion le jeune homme de 23 ans. “Depuis je fais toujours attention et je ne fais pas remarquer que je suis un homme transgenre par peur des réactions. C’est quand même fou de vivre des choses pareilles en 2023 alors qu’on est censé avancer”, déplore Jérémy. 

“Ça vient de la banalisation de l’extrême droite”

“On constate une hausse de 20% des actes LGBTphobes à Lyon par rapport à l’année dernière”, relate Héloïse, membre du Collectif des fiertés, organisateur de la marche des fiertés. Ces actes sont commis pour plus de la moitié, dans des agglomérations de plus de 200 000 habitants (56 %), d’après le rapport du ministère de l’Intérieur. 

“Ça vient en grande partie de la banalisation de l’extrême droite en France et dans d’autres pays du monde. Il faut s’engager pour acquérir nos droits et les garder, s’engager aussi contre l’extrême droite par le biais du vote ou en allant manifester”, assure la militante qui vit avec anxiété cette hausse des attaques contre les LGBTQIA+.  

Le co-délégué de SOS Homophobie à Lyon veut croire au changement des mentalités.”Il y a toujours du travail, mais à Lyon il y a une dynamique de plus en plus positive”

“A la veille de la marche, on est dans un état d’esprit festif mais aussi militant pour porter nos revendications. On a la volonté de montrer que les agressions ne vont pas nous empêcher de se montrer”, prévient Arthur Desachy.

SOS Homophobie a signé une convention avec la métropole de Lyon, Villeurbanne, la préfecture et le rectorat pour sensibiliser les métiers recevant du public “pour bien accueillir les personnes LGBT”. 

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