L'entrée en service d'une nouvelle usine Safran à Feyzin, au sud de Lyon, va être retardée en raison de la crise du secteur aéronautique provoquée par l'épidémie de Covid-19, a affirmé mardi son directeur général dans un entretien à L'Usine nouvelle.
"Concernant l'usine de production de disques carbone de Feyzin, le calendrier initial va être revu", a annoncé Olivier Andriès à l'hebdomadaire. L'implantation à Feyzin de ce site de fabrication de freins carbone pour avions avait été annoncée par le président Emmanuel Macron en juillet 2019.
Safran a prévu d'investir 230 millions d'euros sur ce site qui était prévu pour 2024. L'Etat et les collectivités ont prévu de leur côté d'apporter 26 millions d'euros d'aides publiques dans le projet qui doit générer 250 emplois.
Pas de date précisée pour l'entrée en service
La lenteur des discussions pour aboutir à cet accord avait conduit le patron de Safran à l'époque, Philippe Petitcolin, à se plaindre des difficultés à implanter de nouvelles usines en France. "Il y a un travail en cours, qui n'est pas décalé, de deux ou trois ans pour la mise au point des procédés innovants qui amélioreront la compétitivité économique et l'efficience environnementale de cette production. Mais avec la crise, la capacité d'investissement va glisser de trois à quatre ans", explique Olivier Andriès à L'Usine nouvelle. Il ne précise pas de date d'entrée en service de l'usine.
Les restrictions de déplacement provoquées par la crise sanitaire ont conduit à un effondrement du trafic aérien et en conséquence à une baisse drastique d'activité pour les équipementiers aéronautiques. Le chiffre d'affaires de Safran s'est ainsi contracté de 33% en 2020, à 16,5 milliards d'euros.
Olivier Andriès espère en revanche ouvrir une nouvelle usine au Haillan près de Bordeaux, "d'ici la fin de l'année". Celle-ci regroupera les activités du groupe liées à la fabrication par impression 3D.
Safran employait fin 2020 79.000 salariés, dont 44.000 en France.