"Mes enfants se battent tous les jours à la maison, ils sont comme chien et chat", comment agir et réagir quand on est parents

La plainte des parents sur la rivalité fraternelle est fréquente. Pourtant, c'est normal, c'est même un super terrain d'entraînement pour la suite. Bien sûr, ce n'est pas toujours simple.

De l’ainé, qui "fabrique ses parents" au petit dernier qui "ferme la route", la place de l’enfant dans la fratrie est responsable de comportements différents et d’expériences enrichissantes.

Une fratrie est une microsociété dont il faut apprendre à accepter les règles. Au contact les uns des autres, les enfants vont "s’entraîner" à gérer la rivalité, à trouver des compromis, à créer des complicités et surtout à partager… La mission des parents est de comprendre que la rivalité fraternelle est normale et peut même devenir constructive. Sans oublier que la relation fraternelle est la plus longue de toutes les relations humaines !

"Docteur, ils n'arrêtent pas de se battre à la maison tous les jours, c'est chien et chat. On aurait tellement aimé qu'ils s'entendent bien, que vont-ils devenir plus tard ?" Qui n'a pas ferraillé dur avec ses frères et sœurs pendant l'enfance ? C'est un classique ! Le docteur Revol, pédopsychiatre, et père de quatre enfants, vous éclaire, et vous donne quelques clés.

Une rivalité saine

La rivalité commence avec la naissance du deuxième enfant. Logique, difficile de se chamailler avec soi-même. Avant, l'enfant unique est siège de l'attention de tous les parents. Puis un autre arrive. Il vient manger dans sa gamelle. L'aîné n'était pas forcément prêt. C'est le début d'une histoire pleine d'intensité, avec des moments forts, de la passion, parfois de la rancœur. Mais, c'est une histoire qui va être un super terrain pour la suite. On sait que l'existence de relations fraternelles intenses est très prédictive de bonnes relations sociales par la suite. Ce qui n'exclut pas que les enfants uniques vont bien aussi parce qu'ils ont été obligés de créer des relations amicales plus tôt que les autres. Le problème, c'est que l'on ne choisit pas sa famille, comme disait Maxime Le Forestier. On choisit ses amis.

Il faut accepter que l'on a créé une microsociété à la maison où l'on va pouvoir apprendre à respecter les règles, accepter les consignes, faire des compromis pas toujours très simples et finalement grandir ensemble pour aller vers l'autonomie.

À chacun son rôle et sa place

La place dans la fratrie est importante.
L'aîné, il défriche. Il a transformé des adultes en parents et des parents en grands-parents. On le décrit comme leader autoritaire, certainement un peu plus anxieux que les autres.

Le second, il est diplomate, il est généreux, il fait avec.

Quant au troisième, souvent, c'est la voiture balai. Celui qui termine l'ensemble. On ne sait pas s'il y en aura d'autres. Il est considéré comme espiègle, charmeur. Il a plusieurs personnes qui s'occupent de lui, donc il joue un peu de tout ça.

Toutes les situations fraternelles sont intenses, avec des points forts et des points faibles. Il y a beaucoup de zones d'ombre, mais gardons en tête qu'il n'y a jamais d'ombre sans lumière.

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Le Dr Olivier Revol,

Il a 64 ans et est l'auteur de nombreuses publications scientifiques concernant la précocité intellectuelle, l'hyperactivité et les difficultés scolaires.

Il dirige un service de Neuro-psychiatrie de l’enfant au CHU de Lyon. Il enseigne à l’Université Lyon 1 et milite depuis 30 ans pour que chaque enfant, quelles que soient ses compétences, découvre à l'école le plaisir d'apprendre.
Il a publié trois ouvrages chez JC Lattès : "Même pas grave ! L'échec scolaire, ça se soigne" en 2006, "J’ai un ado, mais je me soigne" en 2010, et "On se calme" en 2013. Il a co-écrit en 2019 « Les Philocognitifs » chez Odile Jacob et "100 idées pour accompagner les enfants à Haut Potentiel (Tom Pousse)" en 2021.
Il aide les parents et les professionnels à comprendre les nouveaux codes des enfants et des adolescents, avec un intérêt particulier pour les fratries d’enfants différents.

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