411.72 cas pour 100.000 habitants, c'est le taux d'incidence du coronavirus dans le département du Rhône. Le chiffre a entraîné "des mesures de freinage renforcées". Le mot confinement n'a pas été prononcé ce 25 mars 2021, mais les déplacements sont limités dans un rayon de 10 kilomètres.
Olivier Véran l'a annoncé, ce 25 mars 2021, sans prononcer le mot de confinement. Mais le ministre de la Santé a confirmé ce que le porte-parole du gouvernement avait indiqué la veille : le Rhône rejoint 18 autres départements "aux mesures de freinage renforcées".
L'accélération de l'épidémie y est flagrante, et la situation s'y dégrade considérablement. Il s'est avéré "indispensable d'amplifier les mesures de protection", a déclaré Olivier Véran lors du point presse du jour. Actuellement, le Rhône enregistre un taux d'incidence de près de 412 nouvelles contaminations pour 100.000 habitants sur sept jours.
Il n'y a pas un confinement, il y a cinquante nuances de mesures qui tiennent compte de la situation épidémique et de ce que nous savons du virus. La situation est évolutive parce que le virus ne circule pas toujours à la même vitesse, parce que des variants sont apparus, parce que la vaccination change la donne.
Quelles sont les mesures ?
À compter de ce vendredi minuit et pour 4 semaines :
- le couvre-feu est maintenu entre 19h et 6h
- les déplacements extérieurs, en journée, doivent être limités dans un rayon de 10 kilomètres. Au-delà de cette distance de son domicile, une attestation dérogatoire sera nécessaire pour motifs impérieux ou professionnels.
- les commerces essentiels restent ouverts
- Écoles et collèges restent ouverts normalement, les lycées passent en demi-jauge.
Les commerçants quasi résignés
Avant même les annonces de la fin de journée, les Lyonnais se montraient presque résignés ce 25 mars 2021. Un nouveau confinement ? "Autant que ce soit maintenant. On est un petit peu face au mur", répond un gérant de magasin d'habillement, tout en reconnaissant que la gestion des stocks notamment s'avère de plus en plus compliquée. "Un jour on ouvre, un jour on ferme. On avait acheté à nouveau en fonction d'une saison normale, et on va se retrouver avec trop de marchandises sur les bras". Avril est un mois important pour le lancement de la saison dans ce type de commerce.
"Professionnellement, c'est compliqué", enchaîne un cordonnier de quartier. Désormais inclu dans la liste des commerces essentiels, il va garder ses portes ouvertes, mais n'en reste pas moins partagé. D'un côté, un sentiment d'inquiétude et de l'autre, "je comprends que ce soit une façon d'améliorer la situation", nous dit-il.
Les étudiants dubitatifs, voire un poil récalcitrants
Un professeur d'université, croisé sur la place Bellecour, estime que ce nouveau confinement "va encore nous mettre un boulet".
Déjà qu'on est un peu déprimé, on le sera encore plus. Les étudiants seront aussi encore plus déprimés. Et on dirait qu'on ne voit pas le bout du tunnel.
Très peu de cours ont lieu en présentiel alors Arno, lui, estime que la mesure ne changera pas grand chose à sa vie. Juliette, elle, entend continuer à en profiter. "La santé mentale, ça compte aussi, ça passe par le social et les liens amicaux", indique la jeune femme de 20 ans, laissant entendre qu'elle ne se passera pas des regroupements de plus de six personnes.
Le département du Rhône fait donc l'objet de "mesures de freinage renforcées" à partir du vendredi 26 mars 2021, minuit. À noter que les départements de l'Ain et de la Loire sont désormais placés "sous surveillance renforcée".