Chaque français jette 32 kg de nourriture par an. Afin d'éviter que les biodéchets finissent à l'incinérateur, OuiCompost les collecte dans toute la métropole de Lyon et les transforme en fertilisant naturel.
9h30, c'est l'heure du départ pour Grégoire Passa. Le jeune homme est en service civique à Oui Compost, une entreprise de l'économie sociale et solidaire. Sa mission : récupérer chez ses clients les boites remplies d'épluchures, des fruits et légumes qui ne peuvent être vendus, en résumé toutes sortes de biodéchets pour qu'ils soient transformés en compost.
La valorisation des déchets
Un certain nombre de restaurants en click and collect, fleuristes ou épiceries ont fait le choix de ne plus jeter à la poubelle leurs invendus. Pour la plupart, l'idée leur trottait dans la tête depuis quelques temps et ils sont passés à l'acte comme Johan Perrat, co-gérant de l'épicerie "Trois Ptits Pois". "On valorise nos pertes. On a déjà l'habitude de déposer nos fruits et légumes non vendables prêts des caisses pour que les clients puissent les récupérer. Là, on jette encore moins et en plus on met le compost à la disposition de nos clients".
Un peu plus loin, le U Express Lyon Université - qui trie déjà ses déchets - a installé un point d'apport volontaire pour ses clients début février. Chaque inscrit a reçu un code et peut venir de 7h30 à 20h30 déposer ces biodéchets. Cyprien Dancie, le gérant, croit à ce cercle vertueux où chacun contribue localement. "Il y a une vraie attente, beaucoup de compost de centre-ville sont saturés. Les listes d'attente sont importantes. Notre but c'était de proposer ce service hyper-accessible aux clients du quartier".
Eviter l'incinérateur
Le site de «Oui Compost» est installé depuis peu entre Saône et Rhône sur un site de la Confluence.
Chaque collecte est pesée pour facturer au poids puis triée avant d'être broyée et passée dans un composteur électromagnétique. Cet engin est équipé d'une pale qui tourne 2 minutes toutes les 2 heures. Il consomme très peu d'énergie et permet d'optimiser et d'accélérer le processus de décomposition de la matière. En comptant, le temps de maturation, le processus complet dure deux mois et évite le passage dans un incinérateur. "On préfère détourner les biodéchets de l'incinérateur, valoriser cette matière, la transformer en compost 100% naturel et local, qui va permettre de végétaliser la ville" explique Marc Ferrieux, co-fondateur Oui Compost. En 2020, ce sont 4.815 kg de compost qui ont été produits.
Lutter contre le gaspillage, un enjeu d'avenir
La crise sanitaire a accéléré la prise de conscience que le recyclage des déchets peut aussi être un cercle vertueux et l'affaire de tous. La transformation des denrées alimentaires en fertilisant naturel est un voie qui apparait prometteuse et à la portée de tous.
Trouver des alternatives aux emballages et lutter contre le gaspillage alimentaire est un enjeu majeur pour les grandes métropoles à l’image de celle de Lyon. C’est pourquoi, cette dernière a lancé un appel à projets.