Pour lutter contre le phénomène des rodéos urbains, qui "empoisonnent la vie des habitants", la mairie de Vaulx-en-Velin, en banlieue lyonnaise, propose des séances encadrées de motocross à une soixantaine de jeunes.
Des séances encadrées de motocross, c'est l'une des solutions qu'a choisie la ville de Vaulx-en-Velin dans la métropole lyonnaise pour lutter contre les rodéos urbains. La première est programmée mardi, sur un circuit homologué dans le département du Rhône. D'autres suivront durant l'été, période prisée pour cette pratique régulièrement dénoncée dans l'agglomération et qui a touché le centre-ville de Lyon ces derniers mois.
Au premier trimestre, 32 enquêtes ont été ouvertes, 18 auteurs ont été identifiés et 11 majeurs ont été jugés en comparution immédiate, condamnés pour certains à de la prison ferme, selon un bilan du parquet.
Punir mais aussi éduquer
Pour la maire socialiste de Vaulx-en Velin, Hélène Geoffroy, ces nuisances "ne sont pas le fait d'un seul type de personnes" et n'appellent pas "une seule réponse".
Certains adeptes "relèvent de la grande délinquance" : ce sont souvent des trafiquants de stupéfiants "qui s'adonnent à ce genre de sport entre deux livraisons", estime l'élue qui a développé la vidéosurveillance et mis en place une brigade motorisée pour aider à les intercepter.
Elle salue les saisies systématiques de deux roues et de quads annoncées cette semaine par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Mais parallèlement à cette réponse répressive, Hélène Geoffroy juge "absolument" nécessaire de faire de la prévention auprès des plus jeunes qui agissent souvent par "désœuvrement" et "mimétisme".
L'idée des séances de motocross lui a été soufflée par des associations de quartier après une recrudescence des rodéos l'an dernier, à la sortie du confinement, et un accident qui avait failli coûter la vie à un petit garçon.
Gratuites, elles auront lieu plusieurs fois par semaine, dimanche compris, pour éloigner "ceux qui pétaradent sous les fenêtres", leur apprendre à maîtriser l'engin, ainsi que le code de la route. La mairie vise une soixantaine de participants, garçons et filles.
Âgés de 14 à 18 ans, ils pourront se lancer des défis sans danger, encadrés par une association de sécurité routière et des professionnels affiliés à la Fédération française de motocyclisme. Des vidéos seront diffusées sur les réseaux sociaux car "l'enjeu du rodéo, c'est aussi d'être vu".
Le dispositif "A Vaulx Cross", lancé par la ville, la préfecture du Rhône et l'association Synergie Family, dispose d'un budget de 40.000 euros et fera l'objet d'une première évaluation après l'été.