L'adoption d'un amendement au budget 2018 a provoqué, selon l'AFP, la zizanie et un concert de protestation au sein de l'Assemblée nationale ce jeudi 16 novembre, en soirée. Au coeur du débat : une mesure en faveur de la Métropole de Lyon que certains parlementaires qualifient de "clientéliste".
Passage en catimini dénoncé par Christine Pirès-Beaune (Nouvelle Gauche). Privilèges accordés à la Métropole de Lyon selon Ugo Bernalicis (Insoumis). Sur les réseaux sociaux, certains parlementaires ont publiquement exprimé leur mécontentement, tandis que la séance de la soirée d'hier se révélait houleuse au sein de l'Assemblée nationale.
En cause : l'adoption d'un amendement au budget de 2018, allouant des ressources supplémentaires à la Métropole de Lyon.
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L'amendement en question a été déposé et cosigné par six députés LREM, dont Thomas Rudigoz, Yves Blein ou Bruno Bonnell, élus dans le territoire lyonnais.
La mesure (retrouvez le texte de l'amendement en cliquant ici) vise à "allouer des ressources dynamiques supplémentaires" à la Métropole de Lyon, en modifiant la quote-part de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).
Elle vise également, selon Thomas Rudigoz, à "corriger une anomalie fiscale" liée au "transfert de la compétence transport des Départements vers les Régions".
Mis à part les députés de LREM, la mesure a été critiquée par la quasi-totalité des groupes politiques au sein de l'Assemblée nationale, certains y voyant planer l'ombre de Gérard Colomb, l'ancien maire de Lyon désormais ministre de l'Intérieur :
Amendement de privilège pour plaire au prince de Lyon, selon Guillaume Larrivé (LR). Il faudrait déroger pour M. Collomb, pour qui Lyon est le centre du monde, selon le socialiste François Pupponi.
Emilie Bonnivard (LR) a quant à elle, dénoncé une mesure "grave", une "exception lyonnaise", créant "une rupture d'égalité entre Auvergne-Rhône-Alpes et toutes les régions françaises, et à l'intérieur de la région même".
Après une première suspension de séance à la demande de LR, l'amendement a été adopté par 35 voix contre 26. Mais à la suite de deux nouvelles interruptions, le président de la commission des Finances, Eric Woerth (LR) a annoncé qu'il demandait à ce que le texte soit soumis à un second vote à la fin de la discussion du projet de budget 2018.
Pour revoir ce débat à l'Assemblée nationale, cliquez ici (une fois la page vidéo ouverte, cliquez sur «après article 41 (examen prioritaire)» dans la colonne de droite).