La chose est inédite sous la Vème République : pour la première fois, les deux tours d'une élection municipale vont se tenir à 3 mois et demi de distance. Une situation qui pourrait tout changer : la campagne, les comportements électoraux, et pourquoi pas les résultats ?
Un second tour sous haute protection sanitaire, c'est ce qui attend une partie des électeurs le 28 juin prochain. 85% des mairies connaissent leur majorité depuis le 15 mars dernier... Mais, sur les 4095 communes d'Auvergne-Rhône-Alpes, il en reste 625 qui doivent encore voter.
Cela pose le problème de l'égalité entre les différents candidats, les uns ayant été au charbon pendant la crise sanitaire, en tant que maires sortants et les listes opposées qui, elles n'ont pas pu être présentes", explique le politologue Daniel Navrot.
Reste à savoir si, en pleine une crise mondiale, les tendances politiques du 1er tour vont se confirmer. Notamment la "vague verte" observée à Lyon ou renouvelée à Grenoble.Il se peut qu'ils considèrent ces municipales comme étant déplacées, hors temps, hors du contexte qui est celui de l'arrivée de l'été et du début d'une crise économique et sociale (...) D'où le risque d'un fort taux d'abstention dont certains disent qu'il sera plus élevé que celui du 15 mars, analyse le politologue.
Les programmes pourraient s'infléchir. La campagne électorale, principalement numérique, nous le dira.Il y a deux analyses : Le monde d'après se fait dans l'esprit de la famille écologiste au sens très large ou inversement l'aspect crise économique et sociale va établir des priorités autres que celles de la protection de l'environnement.
De nombreux recours contre le scrutin
Le tribunal administratif de Lyon a enregistré 166 protestations électorales dirigirées contre les opérations du 1er tour des élections municipales, communautaires et métropolitaines.A Clermont-Ferrand, ce sont 65 recours qui ont été déposés contre le 1er tour. Le président du tribunal précise que c'est le double des récours en 2014, lors des précédentes municipales. Il précise que "beaucoup soulèvent le fait qu'il ne fallait pas organiser le 1er tour le 15 mars à cause de l'épidémie".