"Notre combat n'est pas fini !", manifestation intergénérationnelle à Lyon pour la Journée internationale des droits des femmes

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une manifestation était organisée ce vendredi 8 mars à Lyon, à l'appel d'une intersyndicale et du collectif Droits des Femmes 69. Des revendications multiples portées par des femmes de toutes les générations.

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La place Jean Macé dans le 7e arrondissement de Lyon s'est parée de violet, couleur symbolique du féminisme depuis la fin du XIXe siècle.

Dans le cortège, les jeunes femmes en dessous de trente ans semblent plus nombreuses, ce qui n'échappe pas à l'œil de leurs aînées. "Je ne viens pas chaque année mais je constate qu'il y a plus de monde que l'année dernière, la nouvelle génération fait vraiment plaisir à voir, on ne se posait pas ces questions à mon époque, c'est beau !", raconte Julie Perpus, 40 ans.

"Regardez-moi cette jeunesse ! J'ai beaucoup d'espoir car on était peu à se mobiliser quand j'avais leur âge, mais c'est grâce aux générations précédentes que ces jeunes femmes peuvent agir autant. J'espère qu'elles seront encore plus dynamiques et plus efficaces !", s'exclame Rocca. La Lyonnaise manifeste chaque année pour l'égalité des droits, le 8 mars et le 25 novembre contre les violences sexuelles.

"Des choses avancent, que les femmes violées par des hommes puissants témoignent, c'est une bonne chose ! Aujourd'hui, elles parlent, et cela encouragera d'autres femmes.", poursuit-elle. 

#Metoo à la française

Les récentes accusations contre Gérard Depardieu ou le réalisateur Benoît Jacquot sont aussi représentées sur les pancartes des centaines de manifestantes rassemblées ce vendredi 8 mars. On peut y lire des messages très explicites tels que "nique le patriarcat" (sic), "le sexisme est partout, le féminisme aussi", ainsi que "les petites filles sont des punks". Un hommage au discours de l'actrice Judith Godrèche aux Césars 2024 qui dénonçait le sexisme et le "niveau d'impunité, de déni et de privilège" du milieu du cinéma. "Un #Metoo à la française a commencé !", selon des manifestantes.

IVG et salaires 

Dans le cortège, les pancartes mentionnent aussi l'inscription récente de l'IVG dans la Constitution française. Tout un symbole alors que le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, a apposé ce 8 mars, lors d’une cérémonie publique à Paris, le sceau de la République sur la loi inscrivant la "liberté garantie" d’accès à l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution. Si les manifestantes se réjouissent de cette étape, elles estiment que ce n'est pas suffisant.

"Ce n'est pas fini, il ne s'agit pas d'un droit à l'avortement, mais d'une liberté garantie, et rien que cela entraîne actuellement une vague réactionnaire.", réagit Eva Solvignon, étudiante à Lyon et présente dans la manifestation. 

"On veut moins de féminicides, une meilleure prise en charge par les médecins, la police, la justice et que les associations féministes soient enfin entendues.", ajoute Eva Solvignon.

Pour ce rassemblement organisé à Lyon par le Collectif Droits des Femmes 69, les manifestantes ont porté une série de revendications : lutter contre les inégalités salariales, contre les violences sexistes et sexuelles mais aussi contre la loi immigration qui "pénalise les femmes et les minorités de genre". 

L'inégalité salariale, nerf de la guerre ? Selon le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans sa sixième étude annuelle sur le sexisme en France., publiée en janvier dernier, un homme de moins de 35 ans sur cinq considère "normal" de gagner mieux sa vie qu'une femme à poste égal.

Dans le cortège lyonnais, des hommes sont venus soutenir la cause féministe. "La société a été créée par et pour des hommes qui organisent une discrimination systémique envers les femmes, c'est important en tant qu'homme d'être présent pour dénoncer cela", explique un jeune étudiant. Pour lui, les hommes ne se mobilisent pas assez dans la lutte quotidienne.

Selon une étude menée par la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Dress), et publiée en février 2024, les stéréotypes sexistes perdurent : 1 Français sur 4 y adhère, les classes sociales aisées en tête.

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