Comment mieux accueillir les mineurs isolés étrangers, toujours plus nombreux à Lyon et dans la Métropole ? Une nouvelle structure d'accueil est en test.
Depuis 3 ans, le nombre de jeunes migrants qui arrivent sur la métropole lyonnaise a été multiplié par 4, et ne cesse d'augmenter.
Selon les associations, ils pourraient être plus de 1.300 cette année, un chiffre qui ne permet évidemment plus d'assurer correctement l'obligation d'hébergement et d'accompagnement éducatif de ces mineurs.
Pour faire face, la métropole de Lyon a confié à Forum Réfugiés la mise en place d'une nouvelle structure d'évaluation et d'accueil.
Elle fonctionne depuis le 10 avril, et a permis de résorber l'attente à l'arrivée des jeunes avant qu'ils aient un premier toit, mais elle pourrait rapidement être saturée.
Forum Réfugiés assure les missions suivantes, avec l'aide de 6 évaluatrices :
- Primo-accueil des mineurs isolés
- La mise à l’abri pendant 5 jours maximum, avec hébergement, restauration et accompagnement
- Evaluation pour une éventuelle prise en charge de l'Aide Sociale à l'Enfance
Un premier bilan mitigé?
74 évaluations ont été réalisées en avril.
Jean-François Ploquin, le directeur de Forum Réfugiés, s'inquiète du nombre de mineurs isolés déjà présents dans ses structures.
La réponse d'Hervé Diaïté, directeur de la Protection de l'enfance à la Métropole de Lyon:
Les mineurs isolés
En France, un mineur isolé étranger est reconnu comme tel, s'il n'a pas la nationalité française, et qu'il est sans représentant légal pour l'accompagner.
Un mineur isolé ne peut être expulsé, et a donc le droit de séjourner en France. L'an dernier il y en avait environ 25.000 en France.
Vers une réforme de l'accueil?
La Métropole attribue 130 millions d'euros par an à la protection de l'Enfance, dont 25 millions l'an dernier pour les mineurs isolés.
La Fédération Habitat et Humanisme gère, depuis le 5 février, à Collonges-au Mont-d’Or, un dispositif expérimental d’hébergement pour 50 mineurs.
Aujourd'hui, l'Etat paye la mise à l'abri des mineurs isolés. Un fichier national des jeunes évalués devrait être mis en place, et les procédures d’évaluation harmonisées. La semaine dernière, l’Etat a proposé aux départements une aide de 500 euros par jeune à évaluer, tout en assurant son hébergement à hauteur de 90 euros par jour pendant quatorze jours. Une réforme qui pourrait entrer en vigueur avec la prochaine loi de programmation financière. Jusqu'à présent, un forfait de 250 euros pour les cinq jours d'évaluation était en place.
