Cela s'est passé en fin d'après-midi ce dimanche. Une évasion inédite. Ce sont au total neuf personnes qui se sont échappées du CRA, le centre de rétention administrative de Nice.
La préfecture des Alpes-Maritimes a confirmé ce lundi matin l'information à France 3 Côte d'Azur, neuf personnes se sont évadées dimanche du centre de rétention administrative, CRA, de Nice et un seul a été retrouvé et interpellé.
Quant au mode opératoire, il ne fait guère de doute, selon Laurent Alcaraz, le délégué départemental d'Alliance dans les Alpes-Maritimes, "les détenus ont, selon mes informations, dégradé un faux plafond puis ont ensuite enlevé des tuiles avant de s'échapper". Ils se sont aidés visiblement d'une corde faite avec un linge selon nos informations.
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Un scénario corroboré par Bruno Bartocetti du syndicat SGO Police : "les faits se produisent entre 19h et 20h au moment du repas". "C'est au moment où ils devaient rentrer dans leur chambre que certains en profitent pour se rendre dans un local technique, ils montent dans les combles". Avant d'atteindre le toit du bâtiment.
Plusieurs d'entre eux seraient en situation irrégulière poursuit ce syndicaliste.
Une enquête a été ouverte, précise le Parquet de Nice ce lundi. Le Parquet qui confirme que c'est bien à partir des combles et muni d'un drap que les personnes en rétention administrative, ont pris la fuite. Les personnes en question sont âgées de 23 à 31 ans. Seul un des neuf évadés a pu être interpellé.
Pour information, les CRA visent à retenir, par une mesure de privation de liberté, les personnes étrangères forcées à quitter le territoire français.
À Nice, le centre est doté de 40 places, celui-ci se trouve au sein de la caserne de police Auvare, dans le nord-est de la ville.
En plus des mesures générales dans et autour de la caserne, 70 agents de la police aux frontières se relaient pour assurer la surveillance et la sécurité au sein du bâtiment du CRA.
Selon une source policière, sa population a beaucoup évolué ces dernières années et une grande partie des personnes qui y sont placées en vue d'une reconduite à la frontière le sont à leur sortie de prison.
Déjà une précédente évasion
En 2018, une autre évasion avait eu lieu du même centre, cinq sans papiers avaient réussi à tromper la vigilance des gardiens à l'aide d'une corde.
Pour Laurent Alcaraz, "les locaux ne sont pas adaptés, dans la population de ce CRA on n’a pas affaire à de simples personnes en situations irrégulières, mais des profils judiciarisés, des voyous !, c'est toute la difficulté d'avoir des locaux dégradés."