Au lendemain du second tour des élections législatives, des Lyonnais réagissent. Entre déception et soulagement, certains se demandent ce qui se passera dans les mois qui viennent. Petit florilège de phrases recueillies dans la 13e circonscription du Rhône où la candidate du RN a été élue face à un candidat de la gauche.
Après le second tour, dans la 13ᵉ circonscription du Rhône, à Meyzieu, aux portes de Lyon, les avis sont partagés. Ici, la candidate du Rassemblement National, Tiffany Joncour, a été élue avec près de 52 % des suffrages. Face à elle, Victor Prandt, pour l'union de la gauche, n'a récolté "que" 48 % des voix. À Meyzieu, place des Droits de l'Homme, ce lundi matin, les avis sont partagés et pour le moins contrastés.
"Libéré" ou "déçue"
Un jeune homme à vélo, devant le petit centre commercial, est venu faire ses courses. Il se sent "libéré" et ajoute : "j'avais la sensation d'être jugé ces derniers temps. Le RN aurait pu l'emporter, mais ce ne sont pas les valeurs de la France".
Une dame, un peu plus âgée, se dit "déçue". Elle s'attendait à ce que le RN passe, pragmatique, elle se demande ce qui va se passer maintenant. "Il faut attendre" explique-t-elle.
Un jeune lance, avec un sourire :"le RN, ce n'est pas trop ma came".
Dolorès, elle, a passé la soirée à envoyer des messages à ses enfants, ses amies, pour faire part de sa joie. Elle se dit "soulagée de voir la gauche gagner au niveau national".
Le facteur en tournée
En croisant le facteur lors sa tournée, la discussion commence. Il se demande comment va évoluer la situation. Il redoute la suite : "je crains que ce soit ingouvernable". Il va même jusqu'à imaginer la suite, "si ça se trouve, l'assemblée sera dissoute dans un an, il faudra tout recommencer". Et puis, il précise sa pensée :"il faudrait trouver des solutions pour que ceux qui ont voté RN se tournent vers d'autres partis, ce ne sont pas que des racistes qui votent pour eux. C'est un vote de contestation". Il connaît le quartier, "la vie est de plus en plus dure, c'est ça que les gens ont mis dans les urnes". Il parle de "fracture entre les politiques et les Français".
"On est dans le brouillard"
Un peu plus loin, un couple se promène. Elle, elle n'a pas dormi de la nuit. "Ça m'a travaillé toute la nuit, demandez-lui", dit-elle en souriant à son mari. Elle aurait aimé une majorité nette pour Bardella. "Il fallait essayer, tant qu'on n'a pas essayé, on ne peut pas critiquer".
Son mari semble plus circonspect. "Il n'y a pas de majorité, où on va ?", se demande-t-il.
"On est dans le brouillard, on verra dans un an" ajoute-t-il comme pour conclure.