"On est forts, on est fiers, on est juifs et en colère" : un millier de personnes rassemblées contre l'antisémitisme à Lyon

Un millier de manifestants ont marché, hier soir mardi 25 juin, de la place des Jacobins à la place des Terreaux pour dénoncer l'augmentation des actes antisémites, une semaine après le viol d'une adolescente juive en région parisienne.

"On est forts, on est fiers, on est juifs et en colère", ont scandé les manifestants en remontant de la place des Jacobins à la place des Terreaux en brandissant des drapeaux aux couleurs de la République et des pancartes "juives violées, République en danger". 

Un rassemblement contre l'antisémitisme dans le centre de Lyon a mobilisé mardi environ 1.000 personnes, selon la préfecture, dix jours après le viol à caractère antisémite d'une fille de 12 ans à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine. 

Mi-juin, la jeune fille a été violée par des adolescents qui l'ont traitée de "sale juive" et menacée de mort dans cette ville de banlieue au nord-ouest de Paris.

"Ce qui est arrivé à cette petite fille, c'est une infamie", a déploré la députée Renaissance de la 13e circonscription du Rhône, Sarah Tanzilli, qui tenait en tête de cortège une banderole "non à l'antisémitisme, oui à la République".

"L'antisémitisme et le racisme, ce ne sont pas des opinions, ce sont des délit. Certains ne cessent de souffler sur les braises"

Sarah Tanzilli

Députée Renaissance de la 13e circonscription du Rhône

Une communauté isolée, à la veille des élections 

Dans le cortège, Nathalie Levy est venue manifester pour "montrer notre soutien en tant que juifs à l'ensemble de la communauté, en France, mais pas seulement", face à "l'antisémitisme et l'importation d'un conflit à des milliers de kilomètres". 

"Il n'y a presque que des juifs" dans la manifestation, a remarqué Daniela Touati, rabbin de la synagogue libérale Keren Or à Villeurbanne, y voyant le signe de l'isolement de sa communauté. 
Marchant un drapeau français à la main, elle a dit avoir "peur des deux extrêmes", "à la veille d'une élection si cruciale"."Même si l'extrême droite ne parle pas trop de juifs, on sait parfaitement que ça va venir s'ils sont au pouvoir" a-t-elle estimé.