On attendait 370 convives ce dimanche midi à la basilique de Fourvière et à l'église Saint-Bonaventure pour un repas solidaire. Une initiative que les associations et le Diocèse de Lyon veulent avant tout "chaleureuse" et "conviviale".
Ce dimanche midi, la crypte de la basilique de Fourvière s'est transformée en une vaste table d'hôte pour accueillir près de 300 personnes. Des repas réservés aux personnes isolées, en situation de précarité ou sans-abri. Au menu de ce déjeuner solidaire : taboulé végétarien en entrée, riz rouge aux boulettes de bœuf avec sa caponata pour le plat chaud, des fromages et une brioche aux pralines en dessert. Dans les assiettes, le menu a été concocté par Christophe Geoffroy, chef du restaurant le Pierre-Scize, dans le 9ᵉ arrondissement de Lyon. Au service, une trentaine de bénévoles venus mettre la main à la pâte.
"Bonjour Messieurs, Mesdames... bon appétit !"
Le chef a temporairement quitté ses fourneaux pour un lieu insolite : la crypte de la basilique de Fourvière. Son engagement auprès des plus démunis, il l'explique simplement : "J'ai la chance d'avoir un resto, une famille, de la chaleur… tout va bien, mais il faut penser aux autres, s'ouvrir aux autres. Il y a de plus en plus de gens dans la rue et ils ont besoin de nous, pour avoir un peu de chaleur et du bonheur".
On est là pour leur donner quelque chose de chaud à manger, mais on est surtout là pour leur réchauffer le cœur.
Christophe GeoffroyChef cuisinier
Ce repas chaud et convivial pour tant de convives, c'est un véritable défi pour le professionnel de la restauration. Un endroit peu adapté à la cuisine. Il faut tout préparer en amont. "Là, il faut pouvoir sortir plus de 300 repas. Ce n'est plus du travail de cuisinier, c'est davantage un travail de traiteur", explique Christophe Geoffroy, loin du confort de travail de sa cuisine. "On a mis deux heures et demie pour préparer le riz, mais il est prêt et il est chaud ! Ils vont se régaler", assure le chef.
Recréer du lien social
Les bénéficiaires apprécient l'initiative. Plus que le repas, cette opération vise aussi à combattre l'indifférence et à apporter de la convivialité aux plus précaires et aux personnes qui vivent dans la rue. Ce repas, sorte de moment de répit, est plus que jamais nécessaire. "C'est un moment de joie entre des personnes qui sont là pour être bien ensemble (...) Ce qu'elles viennent chercher aujourd'hui, c'est un sourire, c'est être avec une bande de copains autour d'une table, passer un bon moment. Il ne faut pas chercher midi à 14 heures", explique Patrick Deveraux qui réalise régulièrement des maraudes. Comme la plupart des acteurs de terrain, ce bénévole note une augmentation du nombre de sans-abri à Lyon.
Au même moment, ce sont 70 personnes qui sont également accueillies pour le déjeuner dans la basilique Saint-Bonaventure, dans le quartier des Cordeliers. Ces deux déjeuners s'inscrivent dans le cadre de la 7ᵉ journée mondiale des pauvres, instituée par le pape François.