"On nous incite à toujours produire plus", de la ferme au barrage routier, Mathieu, agriculteur dans la Loire, partage son quotidien

Mathieu est fermier dans une exploitation agricole à Saint-Romain-en-Jarez, dans la Loire, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Lyon. Ce jeudi 1er février, il s'est levé aux aurores pour rejoindre ces collègues agriculteurs en colère au barrage routier de Pierre-Bénite, dans le Rhône.

Comme les quelque 416 000 agriculteurs que compte la France (un chiffre qui baisse d'année en année), ils se retrouvent au cœur de l'actualité. Mathieu est producteur laitier dans une ferme familiale à Saint-Romain-en-Jarez, dans la Loire, où il travaille avec ses parents.

La traite de ce matin est un peu spéciale pour lui. "Je me suis organisé pour pouvoir aider mon père au maximum, quitte à partir un peu en retard à la manifestation", explique Mathieu, alors qu'il nettoie les mamelles des vaches laitières. Le jeune homme de 30 ans s'est assuré d'achever toutes ses tâches le plus tôt possible afin de prendre la route dès les premières lueurs du jour pour le barrage routier de Pierre-Bénite, dans la métropole lyonnaise, avec d'autres agriculteurs du secteur.

Assurer le relais

Il devra revenir ce soir pour achever la traite des vaches. En attendant, Gilbert, le papa, va s'occuper du reste du travail. Ce jour-là, il doit notamment effectuer des livraisons de pommes et de patates à des comités d'entreprise. "Si ça continue, les plus vieux vont devoir prendre le relais des jeunes", sourit Gilbert, qui comprend la volonté de son fils de participer à la mobilisation.

Comme la plupart des agriculteurs qui ont décidé de bloquer les grands axes routiers depuis la mi-janvier, l'agriculteur dénonce l'empilement de normes qui leur sont imposées, mais surtout le prix du lait qui n'a cessé d'augmenter. "Quelque part on nous incite à toujours produire plus, regrette Mathieu. Il y a dix ans, produire 200 000 litres de lait par personne suffisait pour vivre normalement, mais aujourd'hui on est plutôt autour des 300 000. Il y a 20 ans, c'était même 150 000 litres qui étaient suffisants pour faire vivre une famille."

Entre fin 2022 et début 2023, la hausse du prix du lait conventionnel s’est poursuivie, le prix s’établissant il y a un an autour de 468 euros les 1000 litres, soit une hausse de +44 % par rapport à la même période en 2021 et de +25 % par rapport à 2022, selon les données de la chambre d'agriculture française. Une augmentation des prix soutenue par le recul persistant des volumes collectés.

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