Un collectif de riverains se mobilise contre le projet d'installation d'un pylône de téléphonie pour la 5G. Il serait installé dans une zone naturelle, à proximité de l'aqueduc romain du Gier, ce que dénonce le collectif.
Une pollution visuelle
"Si on laisse faire, nos territoires vont être défigurés". La représentante du collectif des résidents du Garezin s'inquiète. Selon elle, le projet d'installation d'une antenne relais "vient polluer le paysage". Sara Guérric expose, les uns après les autres, les arguments qui amènent les riverains à s'opposer au projet. Une antenne de 20 mètres de haut, "vous imaginez un immeuble de sept étages", à proximité d'un monument historique, en conflit avec le Plan Local d'Urbanisme… La liste est longue selon le collectif.
Le temps est compté
Une déclaration d'information en mairie a été déposée par l'opérateur Free. La commune de Chaponost, aux portes de Lyon, dispose de quatre semaines pour étudier la demande. "Souvent les mairies hésitent, elles risquent de perdre des indemnités quand les opérateurs effectuent des recours qu'ils gagnent devant les tribunaux".
Le déploiement de la 5G est agressif. Je connais l'enjeu du numérique dans notre pays, mais le devoir de mesure n'est pas respecté. Le problème est systémique. Souvent, les maires n'ont pas les moyens de s'en protéger.
Sara Guerric, collectif des résidents de Garezin
"Briser la ligne d'horizon"
Le projet d'implantation du pylône, le onzième sur la commune, est celui de trop. Prévu sur une zone naturelle, il viendrait "briser la ligne d'horizon de l'aqueduc du Gier et la vue sur la ville de Lyon", selon Sara. Il pourrait être installé à 550 mètres de l'ouvrage historique.
Un monument unique
L'aqueduc du Gier est un patrimoine auquel sont attachés les habitants du secteur. Avec ses 550 mètres de longueur, il présente la plus longue enfilade d'arches visible en France. Il est l'un des aqueducs les mieux conservés, il alimentait en eau la ville de Lugdunum dans l'Antiquité.
Je comprends l'émoi
Le maire, Damien Combet, le reconnaît. Ce dossier pose le même problème dans les communes en France. "Il y a une vraie volonté de l'État pour le déploiement de la 5G, les opérateurs le savent bien", semble-t-il regretter. Il annonce que les riverains seront reçus en mairie ce jeudi 11 avril. Il explique avoir largement informé les riverains concernés. Il a même sollicité le service de médiation mis en place par l'État, en préfecture.
S'il y a un impact sur l'aqueduc, à la moindre faille liée au règlement d'urbanisme, je m'opposerai à l'implantation de l'antenne relais. Mais les opérateurs sont jusqu'au-boutistes. Nos pouvoirs, en tant que maires, sont limités.
Damien Combet, maire (DVD) de Chaponost
Respect de la réglementation
L'opérateur, que nous avons tenté de joindre, n'a pas donné suite à nos demandes. Dans quelques jours, Free pourra décider, ou pas, de déposer une déclaration préalable de travaux. Elle sera alors soumise à un examen approfondi de la part de l'urbanisme.
"Non à l'antenne"
Le collectif a déjà préparé son argumentaire. Un dossier d'une vingtaine de pages est prêt. Sara Guerric se dit prête, avec d'autres associations, à aller devant le tribunal. Mais, elle le sait : "la bataille ne va pas être facile". Le collectif poursuit ses actions. Vendredi 12 avril, à partir de 17h, une soirée crêpes est organisée. "Une pétition signée, une crêpe gratuite", peut-on lire sur l'affiche de l'événement.