"On se croirait en Provence", le chant des cigales à Lyon étonne encore les citadins, moins les scientifiques

Depuis quelques jours, à la faveur d'une montée des températures, il n'est pas rare d'entendre à nouveau les cigales "chanter" à Lyon. Un phénomène devenu récurrent. Pas si exceptionnel, mais qui donne des airs de Provence à la capitale des Gaules.

Ces derniers jours, dans les rues de Lyon, flotte comme un air de Provence. À la faveur de températures redevenues estivales, les cigales se remettent à chanter. On peut les entendre dans différents quartiers de la ville et en périphérie. Sur cette vidéo, enregistrée le lundi 9 juillet à Oullins (ouest lyonnais) dans les jardins d'une propriété privée, on peut entendre plusieurs d'entre elles.

durée de la vidéo : 00h00mn18s
Des cigales dans le jardin d'une propriété dans l'ouest Lyonnais ©Jean-Christophe Adde, France 3 Rhône-Alpes

Un phénomène pas si étonnant

Selon les spécialistes, ce retour des cigales n'est pas surprenant. Le directeur scientifique d'Arthropologia, une association lyonnaise spécialisée dans les insectes, s'en amuse même : "c'est étonnant qu'on s'en rende compte chaque année", indique-t-il.

Entendre des cigales n’est pas extraordinaire à Lyon depuis des centaines d’années, il suffit qu’il fasse entre 28 °C et 30 °C, ce qui n’est pas si rare l’été. Si on avait posé la question en 1880 ou 1980, on aurait pu dire la même chose.

Hugues Mouret, directeur scientifique Arthropologia

Le réchauffement climatique

On aurait pu penser que le réchauffement climatique ait pu influencer ce retour des cigales. En réalité, "le réchauffement fait augmenter la population des cigales déjà présentes. Les villes reproduisent un microclimat chaud et sec, avec 2 °C ou 3 °C plus chaud qu’aux alentours, ce qui est propice pour les cigales", précise Hugues Mouret.

Absence de produits phytosanitaires

Autre raison, la limitation des produits phytosanitaires. Depuis plusieurs années, la métropole de Lyon a banni les insecticides et autres herbicides dans sa gestion des espaces verts. Là encore, les conditions de reproduction des espèces et donc leur augmentation sont favorisées.

La cigale rouge

Il existerait une vingtaine d'espèces différentes de cigales en France. La fameuse cigale plébéienne, que l'on entend surtout dans le sud de la France, mais aussi à Lyon. La plus répandue sur le bassin lyonnais étant la cigale rouge. Elles sont toutes "chantantes". D'ailleurs, elles ne chantent pas. Ils cymbalisent.

C'est pas sorcier

Dans son émission, "C'est pas sorcier", consacrée à la Provence, diffusée par France Télévisions, Jamy Gourmaud expliquait le fonctionnement de ce chant si particulier, "chez les cigales, c'est monsieur qui chante", expliquait-il. Pour les trouver, il faut y aller à l'oreille. Les cigales se confondent à l'écorce des arbres.

Des cymbales sont situées sous les ailes. Quand il fait au-dessus de 22°, le muscle se contracte et permet un claquement. Tout cela va très vite. Il peut se reproduire plusieurs centaines de fois par seconde. Le son est récupéré au niveau de l'abdomen qui agit comme la caisse de résonance d'une guitare.

Jamy Gourmaud, "C'est pas sorcier"

Une vie réduite

Le son produit par une cigale peut atteindre 80 décibels, l'équivalent du bruit d'un aspirateur. C'est l'insecte le plus bruyant de la planète. L'insecte a une durée de vie limitée à quelques semaines en étant adulte. Mais, à l'état de larve, il peut rester sous terre pendant un à quatre ans.

À l'occasion de vos promenades, dans les rues lyonnaises, vous pourrez désormais épater vos visiteurs. En fermant les yeux, vous vous direz peut-être qu'il ne manque que la mer.

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