À l'approche de Pâques, comme bon nombre de produits, les chocolats n'échappent pas à l'inflation. Un coup dur pour les Français qui vont peut-être un peu plus se priver cette année et pour les chocolatiers contraints de s'adapter et de faire leurs comptes au gramme près.
C'est le rush dans les laboratoires des pâtisseries. Lapins, cloches, poules envahissent les rayons à l'approche de Pâques. Mais à bien y regarder, les bestioles sont plus petites et plus légères. Avec l'inflation, tous les prix ont grimpé et le chocolat ne fait pas exception.
+10 à 20% pour le cacao, +20% pour le beurre, +20% pour le lait et +40% pour le sucre, sans compter l'augmentation du coût de l'énergie. Les professionnels sont contraints de s'adapter. Bruno Saladino, MOF, artisan chocolatier lyonnais, a fait de complexes calculs pour s'assurer une marge correcte sans faire exploser les prix.
Garantir un prix juste malgré l'inflation
"Toutes nos pièces sont garnies, nos petits montages sont garnis de friture... Là, on va en mettre un peu moins. On va privilégier le visuel et le travail qui est autour, mais prudemment vu que le coup de la main d'œuvre a, lui aussi, explosé. On l'explique facilement à la clientèle. On lui dit que si on remplissait de friture avec toutes les augmentations qu'il y a, on serait obligé de faire un petit sujet avec un gros prix et ils comprennent tout à fait" explique Bruno.
Et même en rognant sur ses marges, il est contraint d'augmenter certains prix. Comme pour ses 8 500 œufs en chocolat entièrement faits maison, emballés un par un à la main, qu'il a maintenus en dessous de 100 euros le kilo.
Il a même affiché dans sa boutique les augmentations des prix des matières premières pour justifier de celle de ces produits dans "une volonté de transparence" précise-t-il. Mais faire de la pédagogie ne fait pas baisser la note, déplore-t-il. "Il faut s'adapter constamment. En un an, on a revu nos prix 3 ou 4 fois alors qu'avant c'étaient surtout des prix stables. Faire les prix au kilo, c'est un sacré boulot de comptabilité et moi, je préfère être au labo à faire du chocolat plutôt que de la comptabilité".
Le chocolatier craint qu'avec le climat actuel qui entoure la réforme des retraites, ses clients aient la tête ailleurs. La hausse des prix pourrait aussi les forcer à se rabattre sur les produits vendus dans la grande distribution. En moyenne, les Français dépensent 20€ pour les chocolats à Pâques.
Mais cette année, le contexte économique pourrait modifier ces habitudes.