Face à la progression du variant Delta, le Président de la République annonce l'extension du pass sanitaire aux "lieux de loisirs et de culture" à compter du 21 juillet et impose la vaccination pour le personnel des établissements de santé au 15 septembre.
Le Président de la République a annoncé, dans son allocution du 12 juillet, l'extension du pass sanitaire aux lieux de loisirs et de culture sans préciser pour autant comment cela devait se dérouler laissant les restaurateurs et les patrons de bars et cafés perplexe. En effet, si la généralisation du pass sanitaire ne semblait pas faire de doute, la mise en pratique soulève, elle, quelques interrogations.
Le 21 juillet 2021 : le pass sanitaire sera étendu à tous les lieux de loisirs et de culture rassemblant plus de 50 personnes.
Début août 2021 : Le pass sanitaire sera étendu aux cafés, restaurants, centres commerciaux, hôpitaux, maisons de retraite, établissements médico-sociaux, ainsi qu’aux voyages en avions, trains et cars pour les trajets de longue distance. Une rencontre entre les représentants du secteur de l'hôtellerie-restauration et le ministre délégué chargé des PME, Alain Griset est prévue mardi 3 juillet dans l'après-midi. Des assouplissements et un report de la mesure à septembre font office d'ordre du jour pour les professionnels. Ils mettent en avant les délais d'exécution beaucoup trop courts.
Le pass sanitaire, une évidence ?
Au cinéma Mourguet de Saint-Foy-lès-Lyon dans la métropole de Lyon, Grégory Grégory n'a pas été vraiment surpris. La rumeur circulait la semaine dernière dans les allées du marché du film du festival de Cannes. "Si ça nous permet de rester ouvert, c'est une bonne chose. Après c'est vrai qu'on apprend les choses-là pour une mise en place le 21 juillet On a une semaine pour tout mettre en place. Ici ça va, on a que 2 salles mais dans les grands cinémas [...] ça va demander beaucoup plus de logistique." Face à la question du risque de baisse de la fréquentation, le directeur adjoint ne semble pas trop inquiet. "On a des spectateurs qui sont relativement âgés. La plupart doivent être vaccinées. Pour les spectateurs occasionnels, c'est plus incertain". Côté pratique, aucune information n'a encore circulé. Les procédures sont à mettre en place. Se pose aussi la question du personnel qui n'est pas en mesure de présenter un pass sanitaire. En une semaine, la situation ne pourra être conforme aux exigences du président.
Les restaurateurs s'y attendaient, la rumeur rodait déjà depuis quelques jours. Ils sont soulagés car ils vont pouvoir rester ouverts mais fliquer la clientèle leurs pose un problème de logistique.
"On ne sait pas comment on va contrôler le QRcode, comment on va le scanner. Qu'est-ce qu'on fait dans le cas d'une table où certains QR codes ne sont pas valables ? s'inquiète Kévin Le Boulc'h, directeur du Bistrot de Lyon. Il craint aussi des problèmes avec les réfractaires aux vaccins et une baisse de fréquentation cet été.
Tom Roset, restaurateur place des Jacobins sur la presqu'île de Lyon, craignait, lui, des contraintes encore plus radicales. Il est soulagé. "Si on peut éviter de fermer grâce à ça, on le prend. Ça va nous rajouter un peu de travail mais ce n'est pas grave. On est prêt à faire ce qu'il faut".
Les clients sont pour la plupart favorables à cette mesure. "Nous avons beaucoup de monde autour de nous qui, malgré les 2 vaccins ont rechuté. Il faut donc rester vigilant" explique une dame installée en terrasse. Un autre client valide la nécessité de la mesure malgré son caractère "un peu liberticide" en raison de son caractère temporaire et devant la nécessité d'agir.
A la table voisine, des clients, plus jeunes, ne sont pas forcément d'accord sur le timing et sur l'ensemble des mesures annoncées. "Je trouve affligent que ce soit si précipité de faire vacciner les gens alors qu'il y a un mois de délais entre la première et la deuxième dose." Sa jeune voisine partage elle aussi ses doutes. "A partir du moment où le test devient payant, les gens n'iront juste pas se faire tester. On va détecter moins de cas et du coup ça fausse les informations qu'on aura par la suite". Emmanuel Macron a annoncé la fin de gratuité des tests de dépistage PCR "sauf prescription médicale" à l'automne.
Un centre de vaccination éphémère dans un camping ardéchois
Au lendemain des annonces du président de la république, le centre de vaccination éphémère du camping de Saint-Alban-Auriolles (Ardèche) a séduit les vacanciers. Les injections sont réalisées par les équipes d’Elisa Medicoptere. 150 doses sont prévues. Les clients du camping résidents en France de plus de douze ans et les personnels du camping volontaires, après avoir rempli un formulaire d’inscription, pourront bénéficier du vaccin Pfizer-BioNTech.