L'archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, admet que "(son) réveil a été tardif" face aux abus sexuels commis par des prêtres, notamment dans son diocèse, dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui en France de dimanche 25 décembre.
L'Eglise française a été secouée par des mois de révélations d'affaires de pédophilie dans plusieurs diocèses français, dont celui de Lyon.
L'affaire du père Bernard Preynat, prêtre lyonnais soupçonné d'avoir abusé de plus de 60 jeunes scouts, a valu au cardinal Barbarin d'être visé par des plaintes pour non dénonciation, plaintes classées sans suite début août.
"C'est vrai que mon réveil a été tardif. Si j'avais été en relation directe plus tôt avec des victimes et que j'avais vu la gravité des dégâts, je me serais dit : Il faut agir immédiatement", confie le primat des Gaules.
Il reconnaît que "pour ces personnes détruites intérieurement, c'est une révolte monstre que cet homme qui leur a fait tant de mal ait pu continuer à être prêtre".
Parallèlement à la procédure judiciaire, un procès canonique va être intenté contre le prêtre soupçonné de pédophilie. Cette procédure interne à l'Eglise pourrait conduire au renvoi de l'état clérical du père Preynat.
Le cardinal Barbarin explique avoir "demandé au pape François s'il pouvait pour ce cas gravissime lever la prescription. Il a accepté il y a quelques semaines, donc on va pouvoir enfin rendre un jugement canonique".
Le 7 novembre, les évêques français ont demandé pardon pour le "trop long silence coupable" de l'Eglise face aux agressions sexuelles commises par des prêtres, après des mois de scandales.