Une enquête a été réalisée par La Parole Libérée concernant la prise en charge par les diosèces, des victimes de pédophilie. Selon l'association, sur les 28 diosèces ayant répondu, seuls deux d'entre eux auraient respecté leurs obligations légales par un signalement au procureur de la République.
Que l'Eglise accepte d'indemniser les victimes de prêtres, même s'il y a prescription. Plus de transparence et de neutralité au sein des cellules d'écoute mises en place au sein des diosèce, et mise en place d'une instance de contrôle indépendante sur la cellule permanente de lutte contre la pédophilie. Voilà en substance ce que réclame aujourd'hui l'association de victimes.
La Parole Libérée a publié sur son site internet, son projet de réforme de l'Eglise sur la prise en charge des victimes d'actes de pédophilie commis pars des clercs, en s'appuyant notamment sur une enqête menée dans les diosèces.
L'enquête menée par l'association La Parole Libérée, a été réalisée entre mai et juillet dernier. Objectif : tester la réaction des cellules d'écoute mises en place dans les diosèces face à l'existence d'une prétendue victime d'agression sexuelle par un prêtre.
Voici le scénario : un mail est envoyé à un échantillon de 33 cellules d'écoute. Ce message fait état d'une prétendue victime, âgée aujourd'hui de 38 ans, indiquant qu'elle a été victime d'agression sexuelle par un prêtre quand elle avait 9 ans. Un second message sera envoyé un peu plus tard, indiquant que la victime souhaite prendre un temps de réflexion avant de livrer son témoignage.
Et voici les résultats obtenus par l'association (cliquez ici pour voir le détail du rapport publié par la Parole Libérée) :
22 diosèces sur 28 vont répondre en moins de 72 heures au message. L'association de victimes se félicite de cette célérité, mais il en ressort que la majorité des réponses apportées ne respectent pas les obligations légales : à savoir, saisir la justice.
Selon la Parole Libérée, seuls 2 diosèces sur les 33 testés ont alerté le procureur de la République. Et l'association de poursuivre, dans son rapport : "les évêques sont dans l'illégalité pour 95% des diocèses testés en ne dévoilant pas des informations qui sont portées à leur connaissance, en
matière d'agressions sexuelles sur mineurs par des clercs, malgré le retentissement des affaires de pédophilie dans l'Eglise depuis l'affaire Preynat (prêtre lyonnais mis en examen en janvier 2016 pour des abus sexuels sur des scouts)".
Réaction du porte-parole des évêques, Mgr Olivier Ribadeau Dumas, auprès de l'AFP : "Nous ne sommes pas d'accord, à l'évidence, pour dire que 95% des évêques sont dans l'illégalité". Selon le prélat, il est conforme à la loi que l'évêque "s'assure de la vraisemblance des faits" avant un signalement, et d'ajouter : "notre schéma, c'est inciter la victime à porter plainte ; si la victime ne porte pas plainte, demander à l'auteur de se dénoncer ; si l'auteur ne se dénonce pas, faire le signalement".