Le cardinal Philippe Barbarin et six autres personnes sont citées à comparaître en septembre 2017 devant le tribunal correctionnel de Lyon. Ils sont poursuivis par des victimes d'agressions sexuelles au sein de l'Eglise. Elles leur reprochent de ne pas avoir dénoncé ces faits à la justice.
Le cardinal Philippe Barbarin et six autres personnes sont cités à comparaître en septembre 2017 devant le tribunal correctionnel de Lyon par des victimes d'agressions sexuelles au sein de l'Eglise, qui leur reprochent de ne pas avoir dénoncé ces faits à la justice, ont annoncé, ce mardi 23 mai 2017, leurs avocats.Cette procédure de citation directe intervient après le classement sans suite il y a dix mois d'une enquête préliminaire diligentée sur ce dossier par le parquet de Lyon.
La "Parole libérée" a relancé le volet judiciaire de l'affaire Preynat. Après un premier classement sans suite, l'association de victimes demande que le cardinal de Lyon soit cité à comparaitre. Au coeur de cet ultime recours : une fois encore, le silence de l'Eglise sur les actes de pédophilie.
La citation a été délivrée ce mardi 23 mai au matin par huissier, comme le veut la procédure.
Une première audience dite "de consignation" a été fixée au 19 septembre devant le tribunal correctionnel de Lyon, ont indiqué les avocats lors d'une conférence de presse organisée à Villeurbanne.
Cette citation émane de dix victimes constituées partie civile: cinq victimes d'agressions non prescrites du père Bernard Preynat (faits pour lesquels le religieux a été mise en examen) et cinq autres pour lesquels les faits sont prescrits.
Aux côté du cardinal de Lyon sont aussi visés par la procédure le directeur de cabinet de Mgr Barbarin Pierre Durieux (actuellement sur le départ),
Régine Maire, qui était chargée de la cellule d'aide aux victimes de prêtres dans le diocèse, le vicaire épiscopal du Roannais Xavier Grillon (supérieur hiérarchique direct du père Preynat), l'archevêque d'Auch Maurice Gardès, l'évêque de Nevers
Thierry Brac de la Perrière et Luis Ladaria Ferrer, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi au Vatican.
Pour une des avocates des plaignants, Me Nadia Debbache, le scandale "n'est pas l'affaire d'un seul homme mais d'une institution". "Tout le monde à son échelon a participé, y compris au sein même du Vatican", a-t-elle ajouté.
François Devaux, un des fondateurs de l'association La Parole libérée qui a révélé toute l'affaire, a souligné que, "faire ce recours, c'est pour (eux) un acte citoyen et responsable".
"Il n'y a aucun acharnement mais il y a de réelles questions judiciaires qui se posent" par rapport au classement sans suite de l'affaire par le parquet l'été dernier, a-t-il fait valoir.
Les victimes et leurs avocats souhaitent porter à l'audience le débat sur la prescription des faits de non-dénonciations d'agressions sexuelles sur mineur. Ce délai, qui est actuellement de trois ans, est un des motifs mis en avant par le parquet pour
classer l'affaire.