La pénurie d'essence risque de durer encore. Alors que le mouvement de grève dans les raffineries françaises se poursuit, le délégué syndical CGT de la raffinerie de Feyzin s'est confié au micro de France 3 Rhône- Alpes, mercredi 12 octobre. Interview.
Le mouvement de grève se poursuit dans les six raffineries des groupes Total Energies et Esso-ExxonMobilce mercredi 12 octobre. En conséquence, l'approvisionnement des stations-services en carburant est toujours très difficile et dans la région lyonnaise, comme un peu partout en France, les automobilistes peinent à remplir leur réservoir.
À Feyzin dans le Rhône, le délégué de la CGT Pedro Afonso s'est exprimé au micro de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes en fin de matinée, alors qu'une réunion entre la direction et le syndicat se tient dans l'après-midi. Le syndicaliste se dit opposé aux menaces de réquisition brandies par le gouvernement en cas de poursuite du mouvement.
"Au niveau de l'approvisionnement, plus les choses vont durer, plus les choses vont se compliquer"
"Nous appelons notre direction ou le pouvoir public à ne pas mettre en œuvre ces réquisitions par la force et de ne pas faire entrave au droit constitutionnel de grève. Après ce qu'il faut retenir, c'est que malgré les messages passés aujourd'hui aux relèves, les salariés sont 100% grévistes comme sur l'ensemble des sites français Total Energies", confie t-il.
Quand un mouvement de grève est levé, il faut une bonne semaine pour revenir à la normalité
Pedro Afonso, CGT raffinerie de Feyzin, dans le Rhône
Pedro Afonso rappelle aussi que le retour à la normale dans les stations n'est pas pour demain, même en cas d'accord entre la direction et les grévistes. "Au niveau de l'approvisionnement, plus les choses vont durer, plus les choses vont se compliquer. les stocks diminuent à grande vitesse. Quand un mouvement de grève est levé, il faut une bonne semaine pour revenir à la normalité", poursuit Pedro Afonso.
Enfin, le syndicaliste s'est exprimé sur la polémique autour des salaires des opérateurs des raffineries. La direction de Total Energies a en effet avancé que le salaire moyen des opérateurs était de 5 000 euros mensuels, primes et intéressements inclus. "Notre direction a exprimé qu'un opérateur en raffinerie a un salaire moyen mensuel de 5 000 euros, c'est complètement faux. Il faut bien prendre en compte que dans notre entreprise, il y a une convention collective qui fixe les salaires minimums par coefficient et un salarié opérateur en raffinerie qui a en moyenne 10-15 ans d'ancienneté, il va toucher entre 2 000 et 2 500 euros, donc on est très très loin des 5 000 euros évoqués qui ont été communiqués pour que l'opinion publique soit contre les manifestants".