Un collectif réunissant les Amap d'Auvergne Rhône Alpes et le réseau Agribio interpellent, Pascal Mailhos, le préfet de région sur les perfluorés.
“Après le lait maternel, les poissons, maintenant les œufs : les polluants éternels nous empoisonnent !”
Les membres des Amap (association pour le maintien de l'agriculture paysanne) ne mâchent pas leurs mots. Ils interpellent Pascal Mailhos, le préfet de Région quant à l'impact des perfluorés sur leur activité.
Inquiétudes en cascade
Depuis le printemps dernier, les perfluorés ne cessent de faire parler d'eux, notamment au Sud de Lyon.
Le récent arrêté préfectoral déconseillant de consommer des œufs de poules dans 4 communes où des concentrations élevées de PFAS ont été relevées ravive les inquiétudes.
Déjà l’Agence de l’eau rappelait, il y a quelques semaines la présence de ces substances dans plus de 60% des stations d’études du bassin Rhône méditerranée, y compris dans les eaux souterraines, et principalement en aval de Lyon.
D'ailleurs, la fédération de pêche du département du Rhône révèle les résultats des analyses faites sur les poissons du Rhône et du Garon. Les contaminations aux PFAS sont flagrantes et inquiétantes. La fédération déconseille de consommer les poissons pêchés dans ces eaux.
L'irrigation en question
Selon cette étude, le collectif souligne que les secteurs irrigués par le SMHAR (captage à Millery) au Sud de la Métropole de Lyon et dans les Monts du Lyonnais sont probablement contaminés par l’eau pompée dans le fleuve.
Le collectif alerte sur la production locale biologique mise en danger par les perfluorés. "Sur les zones concernées, avise le collectif, nous dénombrons près d’une centaine de fermes du réseau AMAP et du réseau Agribio, qui livrent de nombreux lieux de commercialisation sur l’aire lyonnaise et stéphanoise."
Plusieurs milliers de familles, paysannes et clientes, seraient potentiellement touchées.
Principe de précaution
Jean-François Baudin et Olivier Coche portes-paroles des Amap d'Auvergne-Rhône-Alpes et Laurence Paccard, présidente du réseau Agribio Rhône et Loire espèrent que leur demande remonte jusqu'au gouvernement par le biais du préfet de Région. "Nous réclamons un arrêt total de production de polluants éternels, ainsi que l’arrêt des rejets d’eau usagée dans le Rhône par l’entreprise Arkema à Pierre-Bénite."