Des analyses édifiantes menées par les autorités sanitaires démontrent que les taux de "polluants éternels" sont jusqu'à 16 fois plus élevés que les recommandations sanitaires dans les œufs de particuliers venant d'Irigny, Saint-Genis-Laval et Pierre-Bénite, 3 communes voisines de l'usine Arkéma.
Manger des œufs de poulaillers installés chez des particuliers à Oullins, Irigny, et Pierre-Bénite pourrait présenter des risques pour la santé. Il est donc recommandé d'en cesser la consommation a-t-on appris dans un communiqué de la préfecture du Rhône.
"La direction départementale de la protection des populations, la direction régionale de
l’environnement, de l’aménagement et du logement, la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt et l’agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, ont réalisé des analyses sur des œufs prélevés dans les poulaillers de particuliers, à Pierre-Bénite et à Oullins" précise un communiqué officiel.
Des niveaux 16 fois supérieurs
Pour les denrées alimentaires (œufs, produits de la mer, etc.), la réglementation européenne, applicable au 1er janvier 2023 aux professionnels, cible 4 perfluorés : PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS avec des valeurs par substance individuelle et une somme des 4 PFAS qui ne doit pas dépasser 1,70 μg/kg de poids à l'état frais.
Or les niveau atteignent 7 fois ces concentrations à Pierre-Bénite. A Oullins, ils sont même 16 fois au-dessus des normes.
La présence de ces PFAS dans les oeufs s’expliquerait par la contamination des sols : en picorant, les poules se contaminent, et contaminent ensuite leurs oeufs
Préfecture du Rhône
Ne pas manger d'œufs, ni de viande de volaille
Bien que les œufs aient une plus forte capacité à concentrer les PFAS que les volailles pondeuses et qu’il n’y ait pas de données actuellement disponibles sur la contamination potentielle de leur chair, les services de l’État présupposent une contamination de la chair des volailles.
Les services de l'Etat préconisent donc de ne pas consommer de chair de ces animaux, par principe de précaution.
Le 17 janvier 2023, le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires a publié un plan d’action ministériel sur les PFAS, dans l’objectif de renforcer la protection des populations et de l’environnement contre les risques liés à ces composés.
En 2022, une émission d'Envoyé Spécial révélait une pollution aux PFAS autour du site industriel de Pierre-Bénite, dans le Rhône... En conséquence, l'eau potable de nombreuses communes bien plus au sud a également été contaminée. Plus de 200 000 habitants sont concernés.