Les élus de la ville de Lyon doivent se prononcer prochainement sur l'attribution de subventions à des structures culturelles. L'une d'elles est pointée du doigt par les opposants à la majorité écologiste. Une structure qui est connue pour ses "créations liées au genre, les pensées écoféministes et le mouvement écosexe". La ville de Lyon réagit.

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Des danseurs nus dans un rapport torride avec la terre, des corps souillés de boue, des attitudes sexuelles... Il n'en fallait pas moins pour provoquer l'ire de certains d'élus d'opposition. À Lyon, l'attribution d'une subvention (certes modeste : 1500 euros) à une association culturelle n'a pas fini de faire polémique. Cette structure culturelle s'appelle " lundy grandpre". Elle se compose principalement de deux danseurs.

"Repenser le rapport au vivant"

En se rendant sur le site de la structure, dans l'onglet "Zones d'Action Végétale", on comprend vite le message. Les auteurs écrivent que les artistes envahissent les lieux culturels, dans des jardins médicinaux où " fleurissent des performances... qui étendent leurs rhizomes". Partants d'une catastrophe climatique annoncée, les auteurs invitent " à repenser le rapport au vivant... écosexualité, écoféminisme et botanique jubilatoire et libératoire sont les fils rouges" des créations, est-il encore expliqué. Sur d'autres sites de réseaux sociaux, on peut voir des enfants, mineurs donc, assister à un spectacle. 

La ville rectifie les accusations relayées concernant les mineurs et précise "selon la performance proposée par les artistes, le spectacle est réservé aux plus de 14 ans et aux adultes. Il n’est donc pas ouvert aux enfants".  

En voyant la délibération en conseil d'arrondissement, portant sur les subventions municipales " dans le domaine de la danse et du cirque", le Maire du 2e a été choqué. Son conseil a rejeté la demande de ce collectif d'artistes. Elle sera réexaminée en conseil municipal central dans une dizaine de jours.

La délibération, que nous avons pu consulter, explique que "la ville apporte une ambition forte en matière de politique culturelle" et la municipalité rappelle qu’elle consacre 120 millions d’euros à la Culture soit le 2e budget de la ville. 

Si la justice doit se saisir, ce n'est pas mon job. Mon job, c'est de dénoncer la baisse de subventions pour certaines associations, alors que l'on va en donner à d'autres pour qu'elles se mettent nues devant des enfants.

Pierre Oliver, Maire (LR) du 2e arrondissement de Lyon

Et l'édile de publier sur son compte Twitter une vidéo de l'une des performances de la compagnie. Il y dénonce "l'utilisation militante et extrémiste du budget".

"Un temps de travail et de création"

La ville de Lyon a tenu à réagir par voie de communiqué de presse en fin d'après-midi. Dans son texte, la collectivité tient à rappeler que "la vidéo a été sortie de son contexte". Il s'agirait d'un "temps de travail et de création artistique". Une élue de la majorité écologiste confirme que "ni elle, ni les artistes n'ont souhaité exposer des enfants à la nudité". Et d'ajouter que "selon la performance proposée, le spectacle est interdit aux enfants". La subvention s'inscrirait donc "une démarche de soutien à la création".

La ville souligne également que la compagnie est composée d'anciens étudiants et qu'elle bénéficie d'aide de l'État.

Il est enfin précisé que les subventions ont été présentées en "commission culture" et qu'elles ont reçu un "avis favorable à l'unanimité".

Ce que dit la loi

En matière de nudité, les textes sont précis." L'exhibition sexuelle imposée à la vue d'autrui dans un lieu accessible aux regards du public est punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende" selon l'article 222-32 du code pénal. Mais, dans le cas de performances artistiques, la jurisprudence a tranché. Selon un cabinet d'avocats parisiens, spécialiste du droit de l'art : " en matière de « nu artistique », si la question du délit pouvait se poser, elle semble désormais soldée. Le spectateur ayant choisi en son libre arbitre d’assister au spectacle, la nudité ne peut être considérée comme ayant été "imposée ".

La compagnie, que nous avons tenté de joindre, n'a pas donné suite à nos sollicitations.

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