Après l'Assemblée nationale, le Sénat a adopté jeudi une proposition de loi écologiste. Elle vise à restreindre la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS. Ces "polluants éternels" sont couramment utilisés dans la vie courante.
Des articles de la vie courante contiennent des substances per- et polyfluoroalkylés appelées PFAS. Elles doivent leur surnom de "polluants éternels" à cause de leur cycle de vie très long et néfaste pour la santé. Déjà débattue et adoptée à l'Assemblée Nationale, la proposition de loi écologiste visant à en restreindre leur utilisation vient d'être votée au Sénat.
"La sortie des PFAS est lancée", a expliqué à l'AFP, le sénateur écologiste Jacques Fernique.
"Couper le robinet"
Le texte devra retourner devant l'Assemblée Nationale pour une adoption définitive. Mais, déjà, certains sénateurs se réjouissent de cette avancée. "Avec cette loi, nous pouvons couper le robinet et réparer les dégâts de 80 années de pollution", a souligné Anne Souyris, sénatrice du groupe écologiste.
À Oullins-Pierre-Bénite
Ce texte est important pour les habitants du Rhône. Dimanche dernier encore, ils manifestaient pour demander de la sécurité sanitaire et de la transparence. Ce texte ne répond pas à toutes nos inquiétudes, mais il représente une avancée.
Thomas Dossus, sénateur (EELV) du Rhône
Dimanche dernier, plus de 500 personnes s'étaient rassemblées à Oulins-Pierre-Bénite pour une "marche festive" pour dénoncer les risques liés aux rejets de ces substances dans l'environnement. Les deux sites industriels de Daïkin et Arkéma étant accusés de rejeter trop de ces polluants dans la nature. Les débats au Sénat ont permis de compléter le volet relatif à la transparence des contrôles des PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine.
Bombe à retardement
La question du coût de la dépollution des sites s'est également invitée dans l'hémicycle.
Ces substances représentent une bombe à retardement pour les collectivités. La mise en place de filtres et de contournement pour diluer l'eau potable représente six millions d'euros pour la métropole de Lyon.
Hervé Gillé, sénateur (socialiste) de la Gironde
Interdire la fabrication
L'article essentiel de la proposition de loi, prévoit d'interdire à partir du 1ᵉʳ janvier 2026 la fabrication, l'importation et la vente de tout produit cosmétique, produit de fart (pour les skis) ou produit textile d'habillement contenant des PFAS. Certains textiles industriels ou "nécessaires à des utilisations essentielles" ne seraient pas concernés. Mais l'interdiction des ustensiles de cuisine, n'a pas été réintroduite, en dépit de plusieurs tentatives de la gauche.