Composée de trois volets thématiques, l'exposition traite notamment de la guerre en Ukraine du point de vue de l'exil et de l'accueil. "Deplacé.e.s" dresse le portrait d'une vingtaine de familles réfugiées en Auvergne-Rhône-Alpes. Cette série documentaire signée Melania Avanzato est à découvrir à la mairie du 1er arrondissement de Lyon.
Sur les murs blancs, des frises d'images superposent des éléments de décors - coins de nature ou extérieurs urbains -, des visages de femmes et d'enfants, et des instantanés du quotidien. De photo en photo, le spectateur est happé par des regards d'une grande beauté et d'une immense dignité.
L'association Lyon-Ukraine a permis à la photographe lyonnaise Melania Avanzato de rencontrer ces familles accueillies en Auvergne Rhône-Alpes depuis le début du conflit ukrainien. A Lyon, Francheville, Bourg-en-Bresse, Clermont-Ferrand, Annecy ou Grenoble, chez l'habitant ou dans des centres d'hébergement, ces exilés se sont ouverts à elle, ont partagé leurs parcours individuels et ont pris la pose.
Portraits de familles
Pas de misérabilisme : l'artiste, sensible à la thématique du déracinement, n'a pas souhaité figer l'identité de ses modèles dans leur statut de réfugié. Les vécus traumatiques émergent sous forme d'extraits de témoignages inscrits sous les photos, mais les portraits, eux, sont apaisés. Beauté, poésie, douceur, une approche qui abolit la distance entre les personnages et le spectateur. Les images évoquent des portraits de famille.
Le Réseau Traces (association d'éducation populaire et citoyenne qui valorise depuis 23 ans l'histoire, les mémoires et l'actualité des migrations) est à l'initiative d'un triptyque d'expositions commémorant l'agression de l'Ukraine. Après "Déplacé.e.s", visible à la mairie du 1er arrondissement de Lyon jusqu'au 24 mars, deux autres présentations sont à suivre.
A la mairie du 3ème, du 11 avril au 5 mai, un reportage photo consacré à la question des solidarités envers les victimes du conflit, documente l'implication sur le terrain ukrainien d'ONG régionales (Amel-Humacoop, Bioport logistique, Handicap international et Triangle génération humanitaire).
Et du 11 au 31 mai, la mairie de la Croix-Rousse accueillera 34 œuvres sélectionnées par le festival Odesa/Photo Days : cet événement qui ne peut plus se tenir en Crimée pour cause d'annexion, s'offre ici une édition hors-les-murs. Elle met à l'honneur les résistances ukrainiennes.