Politique : l'écologiste Bruno Bernard s'installe comme nouveau président de la Métropole de Lyon ce jeudi 2 juillet

C'est ce jeudi 2 juillet, le fameux "3ème tour" des élections Métropolitaines de Lyon qui permettra de désigner le président de cette collectivité territoriale pour les six prochaines années. Un 3e tour sans suspens après l'annonce de Bruno Bernard au soir du 28 juin, après la victoire des Verts.

Le 28 juin, lors du 2nd tour des élections à Lyon, les Verts ont raflé 9 des 14 circonscriptions de la Métropole. Vers 22h, dimanche soir, Bruno Bernard annonçait lui-même être en tête dans 9 des 14 circonscriptions, de quoi lui assurer la majorité absolue dans la future assemblée métropolitaine face à ses adversaires, François-Noël Buffet (LR) et le président sortant, David Kimelfeld (LREM dissident).

Le nouveau président doit être désigné cette semaine lors du premier conseil métropolitain du mandat.. Comment va se dérouler l'élection de Bruno Bernard à la tête de la Métropole de Lyon ce jeudi 2 juillet.

Métropole: pas de "3e tour" pour désigner le Président

Les 150 élus métropolitains qui vont siéger au Conseil de la Métropole sont attendus dès 8h à la Cité internationale dans le 6e arrondissement, pour des raisons de sécurité sanitaire afin de procéder à l'élection du Président à la majorité absolue des membres du Conseil (76 voix). Après l'appel prévu à 10h, les conseillers vont ensuite désigner à bulletin secret à l'élection. L'appel sera effectué et le benjamin de l’Assemblée qui est désigné comme secrétaire de séance.

Cette élection s'annonce sans suspense et sans négociations d'appareils. Sans surprise, c'est Bruno Bernard qui va devenir le nouveau patron de la collectivité, les Verts et leurs alliés de la gauche ayant décroché la majorité absolue dans l'assemblée avec 84 sièges. La liste emmenée par François-Noël Buffet (LR) compte 43 élus et celle du président sortant David Kimelfeld (Divers centre) 23.

C'est la doyenne de l'assemblée, la sénatrice Michèle Vullien qui fera l'annonce du nom du nouveau président. Après la proclamation des résultats, le doyen d’âge retourne à sa place et le Président élu s’installe à la tribune et prononce un discours. Dans l'après-midi, à partir de 14h, les membres de la commission permanente seront désignés par vote, ainsi que les vice-présidents et leurs délégations.  
 

Elections métropolitaines : 14 circonscriptions, 150 élus

A Lyon, les élections métropolitaines sont historiques. Pour la première fois, les habitants ont eu leur mot à dire. Autrefois, le conseil métropolitain était composé d'élus issus des 59 communes de la Métropole; une émanation des élections municipales. A présent et pour la première fois, les Grands Lyonnais devaient se prononcer à l'occasion de deux élections différentes. C'est la première fois qu'ils étaient appelés aux urnes pour élire au suffrage universel direct, leurs 150 conseillers métropolitains.

Un nouveau mode de scrutin complexe avec un territoire métropolitain découpé en 14 circonscriptions (soit 14 élections) et les électeurs élisent directement les conseillers métropolitains. Chaque circonscription s’est vue attribuer un nombre de sièges en fonction de son poids démographique. Le nombre de conseillers métropolitains va de 7 à 17. Lyon-Est est la circonscription qui compte le moins de sièges et Villeurbanne celle qui en compte le plus.

Le nombre de sièges dans chacune des circonscriptions


Election métropolitaine : rappel du mode de scrutin 

Le modèle choisi pour l'élection des conseillères et conseillers métropolitains est celui du scrutin proportionnel de listes paritaires à deux tours avec prime majoritaire. Chaque candidat à l'élection dans une circonscription doit constituer une liste paritaire (avec une alternance de femmes et d'hommes). Lors de l'élection, les électeurs votent pour une des listes candidates dans leur circonscription.

Au premier tour de l'élection dans une circonscription, si une liste obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, elle remporte automatiquement la moitié des sièges de cette circonscription. L’autre moitié des sièges est répartie de façon proportionnelle entre toutes les listes ayant obtenu plus de 5 % des voix, y compris la liste gagnante.
Si aucune liste n’a la majorité absolue, il y a un deuxième tour.
Pour le deuxième tour, seules les listes ayant obtenu au moins 10 % des suffrages sont autorisées à se maintenir. Les listes ayant obtenu au moins 5 % des voix au premier tour peuvent fusionner.
À l’issue du second tour, la liste en tête obtient automatiquement la moitié des sièges de la circonscription. L’autre moitié des sièges est répartie de façon proportionnelle entre toutes les listes présentes au second tour, ayant obtenu plus de 5 % des voix, y compris la liste gagnante.

Au total, ce sont 150 sièges qui étaient à pourvoir au conseil métropolitain pour une durée de six ans. C'est en additionnant les élus de ces 14 circonscriptions que l'on obtient la couleur politique majoritaire de la Métropole. Ce sont les conseillers métropolitains nouvellement élus, et non directement les grand-lyonnais, qui désignent ensuite le président, lors d'un troisième tour. Un système de "prime à la majorité" renforce les vainqueurs du scrutin. 

 

La Métropole de Lyon : en bref et en chiffres 

La Métropole de Lyon est une collectivité territoriale créée le 1er janvier 2015. Elle est née de la fusion de la Communauté urbaine de Lyon et du Conseil général du Rhône sur les communes qui composent le territoire du Grand Lyon.. Ce territoire qui comprend 59 communes, sur 538km², a une population de près de 1,4 million. La population qui ne cesse d'augmenter avec près de 61 000 habitants de plus qu'en 2012. Ce sont 8700 personnes qui travaillent dans la métropole. Son budget annuel était de 3,481 milliards d'euros en 2020. Soit près de quatre fois le buget de Lyon. L'investissement représente un milliard d'euros dans le budget 2020. Un tiers du PIB de la région Auvergne-Rhône-Alpes est produit sur le territoire de la Métropole de Lyon.

Des transferts de compétences du département vers la Métropole

La métropole de Lyon remplace la communauté urbaine de Lyon et, sur son territoire, le département du Rhône. Elle est un exemple du modèle lyonnais de gouvernance territoriale basée sur la recherche de dialogue entre les forces politiques.  Elle exerce à la fois les compétences d'un département et celles d'une métropole. Elle est donc dotée de compétences très étendues notamment en matière de solidarité (aides sociales, aides aux personnes âgées, aides à l'enfance et aides aux handicapés). La Métropole de Lyon a en charge les collèges, les routes ou encore les pompiers. Ses compétences concernent aussi le développement économique, la culture, les transports en commun, l'eau, les déchets et la propreté, l'urbanisme et l'habitat, l'environnement et plus largement le cadre de vie. Des compétences du département du Rhône ont été transférées à la métropole de Lyon, devenue le centre névralgique du pouvoir. Une ambition affichée dès son lancement : faire de cette zone urbaine, un territoire compétitif et dynamique. 
 

Il était une fois la Métropole de Lyon, une collectivité unique en France

 


Le 11 décembre 1968, le préfet du Rhône ouvrait ainsi la séance inaugurale de la Communauté urbaine de Lyon : une toute nouvelle collectivité voyait ainsi le jour et l'agglomération de Lyon entrait de plein pied dans la modernité. Les membres du Conseil communautaire procédaient aussitôt à l'élection du 1er président de la Courly : le maire de Lyon Louis Pradel devenait le premier à porter la double casquette. Et dans un premier temps 55 villes mettaient en commun la gestion de l'eau, l'assainissement, la voirie ou encore les transports en commun, les collèges et les lycées. 

En 1976, après huit  ans d'existence, la Courly s'installe dans ses murs actuels, dans le quartier de la Part-Dieu. Le bâtiment flambant neuf  est inauguré par le ministre  Raymond Barre, aux côtés de Francisque Collomb, maire de Lyon et président de la communauté urbaine. Vingt ans plus tard, le premier remplacera le second aux mêmes postes.

Avec l'arrivée de Michel Noir, la collectivité est rebaptisée : à partir de 1991, la Courly devient le "Grand Lyon", jugé plus moderne.  Puis le Grand Lyon s'étend : à Givors, les habitants ont été consultés, en 2005, pour rejoindre la collectivité. A Grigny, juste à côté, pas besoin de referendu. Les deux villes ont adhéré en 2007 au Grand Lyon. En 2011, c'est au tour de Lissieu, puis Quincieux, en 2014. La collectivité regroupe 59 communes.

Nouvelle étape et coup de théâtre fin 2012, le maire Gérard Collomb et le président de Conseil général du Rhône, Michel Mercier, deux adversaires politiques, se mettent d'accord pour transformer radicalement la communauté urbaine. Sur son territoire, le département du Rhône lui cèderait toutes ses attributions. Avec la loi du 27 janvier 2014, le statut de la Métropole, unique en France, est créé sur mesure pour Lyon..
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