Trois candidats briguent la présidence de la Métropole de Lyon: François-Noël Buffet, candidat (LR et alliés), David Kimelfeld (Divers Centre), président sortant et Bruno Bernard (EELV). Ils sont invités de la rédaction de France 3 Rhône-Alpes à l'approche du 28 juin. Un entretien de 7 minutes
Quels sont les enjeux de la bataille pour la Métropole de Lyon? L'élection au suffrage universel direct pour la Métropole se jouera dans 14 circonscriptions. Ce sont 150 sièges qui sont à pourvoir pour cette élection historique. Des six listes du premier tour, il n'en reste que trois après le jeu des éliminations et des alliances.
Sont en lice pour la présidence : François-Noël Buffet, le candidat Républicain, le divers centre David Kimelfeld, l'actuel président de la Métropole qui a succédé à Gérard Collomb en 2017 et l'écologiste Bruno Bernard. Ce dernier était arrivé en tête du 1er tour avec près de 23% des voix, devant François-Noël Buffet (17,7%) et en troisième position le président sortant David Kimelfeld (17%). En revanche, douche froide pour Gérard Collomb qui a terminé la course pour le premier tour en quatrième position.
Les trois candidats à la présidence de la Métropole de Lyon ont été les invités de la rédaction de France 3 Rhône-Alpes. Un rendez-vous politique entre les deux tours des élections municipales et métropolitaines 2020. Un entretien de 7 minutes.
►François-Noël Buffet, candidat LR, soutenu par Gérard Collomb n'a "aucun regret"
Le 28 mai dernier, le maire sortant de Lyon, Gérard Collomb a créé la surprise en annonçant une alliance avec la droite, s'effaçant ainsi derrière le candidat LR François-Noël Buffet dans la stratégique course à la présidence de la métropole. Dans la ville de Lyon, le poulain de Gérard Collomb, l'ancien gymnaste Yann Cucherat, est le candidat de cette nouvelle alliance. Le candidat LR Étienne Blanc a accepté de lui laisser la tête de liste.
►Ennemis d’hier: "c’est le passé"
A propos de cette alliance avec la liste de Gérard Collomb, François-Noël Buffet affirme n’avoir "aucun regret" et insiste : "bien au contraire, je l’assume, nous l’assumons, c’est un choix face à la situation que nous connaissons après la crise sanitaire, parce qu’il y a une crise économique qui se présente."
Aux adversaires et aux électeurs qui pourraient reprocher aux deux candidats historiquement opposés cet accord et dénoncer des « tripatouillages d’entre deux tour », le candidat LR se défend:
"ce n’est pas qu’un accord de circonstance, compte tenu de la situation dans laquelle nous sommes, face à un consortium entre les Verts les plus radicaux, une partie de l’extrême gauche et La France Insoumise."
Le candidat LR souligne; "nous avons su mettre de côté ce qui nous paraissait le moins essentiel pour nous concentrer sur l’essentiel, la Métropole face à la crise".
► Laurent Wauquiez en embuscade?
Les régionales sont prévues l’an prochain. François-Noël Buffet soutient que le président de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez n’a eu "aucun rôle" dans cet accord intervenu avec le maire sortant de Lyon en vue du deuxième tour des élections. "Nous nous sommes mis d’accord avec Gérard Collomb tous les deux, comme des élus responsables et comme des grands". Jean Noel Buffet reste évasif. "Nous avons naturellement évoqué la situation avec le président de région et d’autres, nous en sommes là !"
Selon la tête de liste, c’est Gérard Collomb lui-même qui a proposé de renoncer à briguer la présidence de la Métropole. "C’est son choix et je crois qu’il faut le respecter", conclu François-Noël Buffet sur le sujet. Gérard Collomb avait pourtant toujours fait une priorité absolue de sa candidature à la présidence de la métropole.
►Stratégie électorale: les écolos sont dans le viseur?
François-Noël Buffet dit notamment craindre un "repli" de la métropole lyonnaise sur elle-même en cas d'arrivée au pouvoir des Verts, alliés aux forces de gauche pour le second tour. "Les écologistes les plus radicaux alliés à la France Insoumise, c’est un risque pour la métropole" et le candidat d’expliquer : "ils ont une vision de repli de notre territoire sur lui-même, une vision qui risque la décroissance".
Pour le candidat, développement durable et rénovation énergétique s’inscrivent aussi dans les programmes respectifs des deux nouveaux alliés. "Il suffit de relire nos programmes, celui de Gérard Collomb comme le mien, la rénovation énergétique est absolument essentielle… le développement durable sera le socle de toutes nos politiques publiques".
Première mesure si le candidat LR est élu à la tête de la métropole: "lancer les projets liés aux déplacements" pour assurer "qualité de vie" et "développement économique efficace". Et parmi les points forts du programme pour les six années à venir: les transports en commun et "un grand plan de mobilité." Le chiffre de cinq milliards d’euros d’investissements sur le mandat est avancé, avec une forte implication de la Métropole avec l’appui de partenaires, comme l’Etat, la région et l’Europe.
Mais quid de l'anneau des sciences, voie autoroutière destinée à boucler le périphérique dans l'ouest lyonnais? François-Noël Buffet était opposé à son tracé. Aujourd’hui ce projet, point de clivage durant le 1er tour, est "abandonné".
►Qui est François-Noël Buffet ?
Agé de 57 ans, François-Noël Buffet est avocat de formation. Né à Lyon, il a fait ses premier pas en politique comme conseiller municipal d'Oullins en 1990. Il a ensuite été élu maire de cette commune du Grand Lyon, un siège occupé durant 20 ans, de 1997 à 2017. François-Noël Buffet est également sénateur du Rhône depuis 2004. En raison de la loi sur le cumul de mandat, Jean-François Buffet a choisi le Sénat mais reste conseiller communautaire de sa ville. Lors des élections de 2001 et de 2014, il avait fait face à Gérard Collomb pour la présidence du Grand Lyon. La métropole est son seul échec politique. La présidence lui a échappé en 2014 alors que la droite était majoritaire.
Voir ou revoir l'interview diffusée sur France 3 Rhône-Alpes (Entretien avec Olivier Michel)
►David Kimelfeld (Divers Centre), l'ancien allié de Gérard Collomb : la lutte contre la crise en ligne de mire
Aides financières directes, subventions exceptionnelles... la Métropole de Lyon a adopté fin avril un plan d’accompagnement des petites entreprises, les associations et les indépendants, économiquement fragilisées par le confinement et la crise sanitaire. Durant l'entretien, le président sortant a largement mis l'accent sur son action durant la crise.
►Accompagnement des entreprises en difficulté et « nationalisation locale »
Après deux mois de crise, c'est une mauvaise nouvelle qui est tombée. Il y a quelques jours Renault Trucks a annoncé la suppression de 463 postes, dont 360 sur son site historique de Vénissieux. Que peut faire une institution comme La Métropole ? Le président sortant Divers Centre David Kimelfeld dit avoir pris contact avec le directeur général de Renault Trucks, mais aussi avec le préfet et un point sera fait avec l’ensemble des interlocuteurs, dont les organisations syndicales. Le maître mot du président sortant : "accompagnement". Il s’agit aussi selon David Kimelfeld de faire le point sur les projets de Renault Trucks dans la métropole.
Concernant levier économique de la Métropole et l’aide aux petites entreprises durant la crise sanitaire, le président s'est défendu de faire du "saupoudrage". "On aura aidé plus de 30 000 entreprises, en matière de saupoudrage, ça aurait pu être plus restreint… Mais il s’agit pour demain d’avoir un plan de relocalisation industrielle".
David Kimelfeld propose aussi une « nationalisation locale » et explique: "la Métropole accompagne les entreprises en rentrant au capital de ces entreprises - avec l’accord des chefs d’entreprises". Objectif : faire en sorte que ces entreprises puissent faire face aux difficultés économiques et difficultés d’emplois qui vont se présenter dès septembre – octobre.
Comme ses adversaires Gérard Collomb et François-Noël Buffet, considère-t-il que les écologistes sont économiquement dangereux?
Je ne dis pas qu’ils sont économiquement dangereux. Pour ce qui me concerne, j’ai montré pendant la crise que j’étais très actif en matière d’accompagnement des entreprises, des associations de solidarité…. Il ne s’agit pas d’être contre, il faut surtout avoir un projet !
Et le président sortant tient à faire une précision sur ses adversaires : "Au passage, Gérard Collomb n’est candidat à rien. Il a dit qu’il se retirait de la vie politique; il accompagnait François-Noël Buffet. J’ai cru comprendre que c’était François-Noël Buffet le candidat"; et de tacler au passage le programme de son adversaire à droite : "c’est un peu difficile de comprendre car il est assez muet sur ses projets".
Plus que de chercher à pointer les faiblesses de ses adversaires, le candidat préfère se dire "plus capable que les autres de tenir cette métropole et d’accompagner cette crise" avec des propositions précises en matière d’emplois, de solidarité, d’écologie …"
►Lutte contre la crise : le besoin d'un « rassemblement de combat »
Le président sortant dans le meilleur des cas pourrait décrocher 58 sièges, loin de la majorité. Comment compte-t-il rester président du Grand Lyon ? David Kimelfeld répond : "Personne ne sera majoritaire au soir du second tour, même pas les écologistes. Chacun devra composer avec d’autres dans cette assemblée ; je vais composer avec d’autres sur la base d’un projet que je développe depuis de nombreux mois."
On n’est pas dans la situation du mois de mars. On est dans une situation de crise économique, de crise sociale et on ne peut pas évoquer les alliances comme François-Noël Buffet et Gérard Collomb (des alliances contre nature) ou les Verts (une alliance extrêmement politique). Il faut un rassemblement de combat, des réponses concrètes. On ne fait pas d'accords d'arrière-cour!
Avec une présidence de la Métropole qui risque de se jouer au troisième tour, David Kimelfeld se défend de toute négociation au coup par coup ou d’accords d’arrière-boutique. Il préfère évoquer un rassemblement autour de sa candidature comme un appel à "la résistance (face) à la crise économique et sociale".
Et David Kimelfeld évoque d'ailleurs le Comité métropolitain de relance et de transition qui a répondu en urgence à la crise en travaillant avec Sandrine Runel, Nathalie Perrin Gilbert ou encore Alexandre Vincendet. Un rassemblement au-delà des étiquettes politiques. "Il va falloir faire la même chose."
Je suis celui qui a pu répondre à la crise pendant les deux mois. Je crois l’avoir montré de manière extrêmement efficace et je suis celui qui a aujourd’hui des propositions extrêmement concrètes pour continuer à répondre à cette crise de l’emploi et à cette crise sociale.
►La main tendue de Gérard Collomb
David Kimelfeld est à la tête de la Métropole de Lyon depuis 2017. Anciens alliés, devenus frères ennemis de la République en Marche, David Kimelfeld et Gérard Collomb ont tous deux été devancés par les écologistes et les Républicains lors du premier tour des élections à Lyon. Gérard Collomb a dit qu’il a longtemps tendu la main à David Kimelfeld. Gérard Collomb avait même annoncé une réconciliation fin mai...
Pourquoi ne pas avoir saisi cette main tendue, mettre ainsi fin à la querelle et éviter la chute électorale? "La chute électorale, c’est d’abord et avant tout celle de Gérard Collomb. Tous les sondages le donnaient à 25% -27% et nous avons faits chacun 17% si on regarde les résultats du premier tour."
David Kimelfeld s'explique et se défend de toute bataille d'égos avec le maire sortant de Lyon: "Nous n’avions pas le même projet (avec G.Collomb). Et les faits m’ont donné raison. Gérard Collomb a passé une alliance avec Laurent Wauquiez. Il n’était pas question pour moi de partager avec Laurent Wauquiez un projet sur cette métropole".
Le président sortant Divers Centre ne voulait pas d'un rapprochement avec le Président de la Région Auvergne Rhône-Alpes, "un Républicain et un Républicain d’une droite Extrême chez les Républicains"… "C’est pour être président de la Métropole que je suis candidat".
Le président sortant balaie les deux années de polémiques avec son ancien allié et préfère mettre en avant son bilan :
La métropole est dans une situation financière exceptionnelle pour faire face à la crise. Ça ne s’est pas fait de manière naturelle mais par une volonté politique. C’est moi qui l’ai portée, c’est moi qui ai porté les réformes et le virage écologique de cette métropole.
Et d'ajouter en conclusion :
la différence entre Gérard Collomb et moi, elle est dans la façon dont j’ai conduit la métropole, dans le projet et dans la façon dont j’ai construit cette métropole aujourd’hui pour qu’elle fasse face à la crise demain.
►Qui est David Kimelfeld ?
Agé de 58 ans, David Kimelfeld est né à Lyon. Ancien infirmier puis chef d'entreprise, il adhère au Parti socialiste au début des années 1980. Il est élu conseiller d'arrondissement en 2001 dans le 4e arrondissement de Lyon. Quatre ans plus tard, il devient vice-président en charge du développement économique au Grand Lyon. Il est élu maire du 4e arrondissement en 2011 après la démission de Dominique Bolliet. L'année suivante, il est élu premier secrétaire du PS dans le Rhône. Puis devient 1er vice-président de Gérard Collomb au Grand Lyon. Lors de l'élection présidentielle de 2017, il soutient Emmanuel Macron et quitte le PS. La même année, il remplace Gérard Collomb à la tête de la Métropole de Lyon lorsque ce dernier est nommé Ministre de l'Intérieur. Un siège qu'il a conservé malgré le retour de Gérard Collomb à Lyon.
Voir ou revoir l'interview diffusée sur France 3 Rhône-Alpes (entretien avec Paul Satis)
►Bruno Bernard, un écologiste en campagne pour la Métropole de Lyon
Arrivés en tête des deux scrutins (métropole et ville) le 15 mars dernier pour le premier tour, les écologistes espèrent remporter la mise avec le duo Grégory Doucet (ville) et Bruno Bernard (métropole), à la tête d'une liste d'union de la gauche. Bruno Bernard est tête de liste Europe Ecologie Les Verts pour les élections métropolitaines.
►"Tout le monde est bienvenu pour soutenir l'écologie"
Bruno Bernard a reçu la semaine dernière le soutien de Matthieu Orphelin et Hubert Julien-Laferrière, deux députés Ex-Marcheurs. Des dissidents qui sont les fondateurs du groupe Ecologie Démocratie Solidarité (EDS) à l’Assemblée Nationale. De son côté, Grégory Doucet s’affiche avec Bernard Bochard, actuel maire du 9e arrondissement de Lyon et toujours sur la liste de Gérard Collomb. Exit le refus catégorique du soutien des Marcheurs?
A #Lyon, l'#écologie que j'aime : une écologie qui prend ses responsabilités, agit, rassemble, accélère, investit, créé de l'emploi et de la solidarité. soutien à @Gregorydoucet @brunobernard_fr et leurs équipes pour les #Municipales2020 . Un RV historique pour le #climat ! pic.twitter.com/2vNKMLmpGG
— Matthieu ORPHELIN (@M_Orphelin) June 17, 2020
La réponse de Bruno Bernard: " En toute cohérence. On ne pouvait pas aujourd’hui avoir des accords avec des députés qui soutenaient la République en Marche. Nous n’avons pas fait d’accord avec LREM. Il y a des députés qui ont quitté La République en Marche parce qu’ils considèrent qu’en terme d’écologie et de social, le compte n’y est pas. Comme je le dis toujours, tout le monde est le bienvenu pour soutenir l’écologie."
►Ecologie : en finir avec « la politique des petits pas »
Procès en économie contre procès en écologie. Que pense Bruno Bernard du bilan de Gérard Collomb en matière d’écologie? Son bilan comprend notamment le déclassement de l’autoroute A6, le Vélov ou encore la création de lignes de tramway. Bruno Bernard convient que des actions ont été menées sous la mandature Gérard Collomb, et de citer aussi l’aménagement des berges du Rhône. "Beaucoup de choses ont été faites lors du premier mandat avec les écologistes aux commandes" mais la tête de liste écologiste à la Métropole souligne:
depuis bientôt 10 ans, Gérard Collomb n’a pas suffisamment pris en compte les enjeux climatiques. Il faut passer de politique des petits pas à quelque chose de très radicalement différent, c’est l’enjeu de cette élection.
Alors que la Convention Citoyenne pour le Climat vient de rendre ses conclusions, et pour Bruno Bernard, les 150 personnes tirées au sort et qui représentent toute la population, ont rencontré des scientifiques et des experts: "leurs propositions correspondent aux nôtres. Pour l’alimentation locale et bio, pour le développement des transports en commun, la réduction de la publicité…"
►Transports en commun : « il faut accélérer »
Le duo Buffet – Collomb propose aussi le développement des transports en commun dont un RER à la Lyonnaise et la ligne E du métro dont les études ont été lancées. Sur cette ligne E, une ligne est-ouest qui va de Tassin à La Part-Dieu. Bruno Bernard lance : "Le métro E, c’est une promesse de campagne de Collomb de 2014 !". Et d’insister sur le besoin de réponses rapides sur la question de la mobilité : "notre objectif est d’aller vite et de donner des moyens de se déplacer durant le mandat. Le métro, c’est 10 ou 15 ans". Le lancement d’une ligne de métro fait partie du programme des écologistes dans la Métropole: "nous lançons une ligne de métro et nous allons voir laquelle est la plus pertinente entre la ligne E, la prolongation du métro A à Meyzieu, celle du métro B sur Rillieux ou celle du métro D … ". C’est la ligne de métro "la plus nécessaire pour les habitants" qui sera privilégiée.
Et le candidat souligne que dans son programme, les transports en commun représentent un investissement de trois milliards d’euros. Et de rappeler que lors du mandat écoulé, Gérard Collomb et David Kimelfeld ont dépensé trois fois moins (1,1 milliard). "On aurait pu aller beaucoup plus vite. On a pris du retard et un des enjeux aujourd’hui, c’est d’accélérer."
►Réorienter le tourisme vers la proximité…
Le tourisme régional a connu selon l'INSEE une année record en 2019. La tête de liste écologiste veut cependant recentrer les actions de promotions sur le régional, le national, les villes et globalement sur les secteurs "accessibles en train". La fermeture de l’agence OnlyLyon, qui fait la promotion du tourisme lyonnais à l’international, est-elle au menu ?
On veut rééquilibrer les choses. Aujourd’hui, le tourisme international est consommateur de carbone. Et la crise actuelle fait qu’il risque d’être à la traîne pendant plusieurs années. Pour des raisons économiques et écologiques, on veut promouvoir un tourisme plus vert, autour de la gastronomie, des événements culturels, de nos parcs.
Le candidat vise "une population plus proche". Quid du tourisme d’affaires lié par exemple aux salons? "On va continuer" mais le candidat pressent que la crise et le travail à distance vont changer la donne: "naturellement, il y aura moins d’événements d’affaires d’ici deux à trois ans."
►Vers l’arrêt de la construction de tours et de bureaux à La Part-Dieu ?
Le quartier d’affaires de la Part-Dieu est le deuxième plus grand de France. Le candidat EELV confirme l’intention d’arrêter la construction dans ce quartier arrivé "à saturation", comme la gare, précise Bruno Bernard. "On a des prix de logement qui explosent sur Lyon et le centre de la Métropole de Lyon. Il faut arrêter de vouloir tout concentrer au même endroit. Des bureaux, on peut en faire sur d’autres quartiers de la Métropole et sur d’autres villes… Et c’est ce qu’on va faire."
►fake news...
Le candidat écologiste fait le point : Pas de fermeture du zoo du Parc de la Tête d’or, pas d’arrêt des vélov ou de la fête des Lumières au programme. "C’est encore une fake news de nos concurrents (..) Il faudrait qu’ils portent un peu plus leurs projets plutôt que d’inventer de la calomnie pour nous attaquer". Au sujet du contrat avec JC Decaux sur les vélov, Bruno Bernard répond: "le contrat est en cours et quand il sera terminé, on détachera la publicité du vélo … "
Le vote du président à la métropole aura lieu le jeudi suivant le deuxième tour. En cas d’absence de majorité absolue à la métropole dimanche soir, Bruno Bernard envisage-t-il de gouverner avec des élus de David Kimelfeld ?
Mon sujet est d’avoir une majorité dimanche soir (28 juin). Et nous sommes les seuls à pouvoir en avoir une, une majorité claire et cohérente. Nous sommes en tête sur 9 des 14 circonscriptions dans la Métropole. Si nous n’avons pas de majorité absolue, nous verrons ! En cas de majorité sur un projet dans lequel nous nous retrouvons, nous prendrons nos responsabilités.
►Qui est Bruno Bernard ?
Agé de 49 ans, Bruno Bernard a grandi à Oullins. Il a baigné dans la politique très jeune: il est le fils de Roland Bernard, ancien sénateur PS, député-maire d'Oullins et proche de François Mitterrand. C'est ce dernier qui avait lancé Gérard Collomb en politique à Lyon en 1977. Ingénieur diplômé en mécanique des structures de formation, il est chef d'entreprise de désamiantage. Bruno Bernard, installé à Villeurbanne, s'est engagé en politique auprès d'Europe Ecologie Les Verts dès 2002. Ce n'est pas la première campagne qu'il mène, il était candidat aux municipales à Villeurbanne en 2008, puis en 2014 sur une liste autonome du PS. C'est en 2016 qu'il intègre la direction nationale d'EELV. Son credo : moins de pollution mais aussi le développement d'une économie de proximité et la réduction des inégalités territoriales et sociales.
Voir ou revoir l'interview diffusée sur France 3 Rhône-Alpes (entretien avec Paul Satis)
►Voir aussi : le débat entre les candidats à la Métropole de Lyon sur France 3 Rhône-Alpes
Le débat Elections de France 3 s'est déroulé trois jours avant le vote, le jeudi 25 juin à 18 heures. Bruno Bernard était face à François-Noël Buffet et David Kimelfeld. Projets contre projets.