Municipales 2020 - "Entre deux" à Lyon : rencontre avec Yann Cucherat, Grégory Doucet et Georges Képénékian

Trois candidats pour un fauteuil : Yann Cucherat, poulain de Gérard Collomb, l'autre dissident LREM Georges Képénékian, également ex-maire de Lyon par intérim et proche de David Kimelfeld, et enfin l'écologiste Grégory Doucet. Tous trois visent la mairie de Lyon. Rencontre à l'approche du 28 juin. 

Avec six triangulaires sur la ville entre l'écologiste Grégory Doucet, Yann Cucherat (divers centre /LR) et Georges Képénékian (autre marcheur dissident, divers centre et allié de David Kimelfeld), la bataille pour Lyon s'annonce rude. Sur la ville de Lyon, les Verts sont arrivés en tête au soir du 15 mars dans huit des neuf arrondissements. Seul le 6e arrondissement, sans surprise, a voté en majorité pour Les Républicains. 

Les trois candidats à la mairie de Lyon ont été les invités de la rédaction de France 3 Rhône-Alpes. Un rendez-vous politique à l'approche du second tour des élections municipales. Un entretien de 7 minutes. Interviews Olivier Michel et Paul Satis.
 

Entre Deux avec Yann Cucherat

Le candidat (divers centre /LR)  Yann Cucherat vise la mairie de Lyon. L'ancien champion de gymnastique conduit la liste "Lyon, la force du rassemblement", liste d'alliance Buffet-Collomb. Face aux Verts "largement en tête du premier tour et qui se sont depuis, alliés à la France Insoumise et à la Gauche radicale," le candidat se dit "l'outsider" de cette élection. Pas de défaitisme pour le candidat, poulain de Gérard Collomb qui entend notamment mobiliser les abstentionnistes du premier tour. "Il y a encore la possibilité d'aller gagner". 

L'alliance Collomb-Buffet, une surprise pour le candidat qui la veille de son officialisation était en discussion avec Georges Képénékian ? "J'ai été celui qui depuis le départ a tendu la main à Georges Képénékian, avant le premier tour, dans l'entre deux tours et jusqu'à notre accord avec Etienne Blanc."  

Sur l'omniprésence de Gérard Collomb pendant la campagne du premier tour auprès de Yann Cucherat, ce dernier dit avoir été l'un des premiers à lui demander de s'effacer :" Je crois que Gérard Collomb est un bon maire de Lyon, il a transformé cette ville en 20 ans. Aujourd'hui, il n'y a pas un Lyonnais qui n'est pas fière de la faire visiter... Ses adversaires ont noirci son image. Je suis fier d'être à ses côtés mais je pense qu'il est important qu'il aille au bout de sa démarche : accompagner une nouvelle génération que je représente."

Yann Cucherat entend s'inscrire dans une tradition à Lyon, celle "la continuité". "Jamais un maire n'a déconstruit ce que le précédent avait réalisé."

A propos du dérapage de Christophe Marguin, patron des Toques Blanches (et candidat à l'election Métropolitaine) qui a traité les électeurs des écologistes de "connards", le candidat à la mairie de Lyon dit avoir "condamné ses propos excessifs". "Je ne peux pas cautionner celà mais ce que j'entends, c'est la souffrance des restaurateurs, des commerces qui ont leurs portes closes depuis trois mois ...Il a exprimé une colère".

Priorité à l'économie pour le candidat avec notamment une politique d'acquisition de foncier, de préemption de locaux, de rachats de baux commerciaux. Objectif : "accompagner et soutenir les commerçants et le tissu économique de proximité", face à la crise économique qui va suivre la crise sanitaire.  

Quant au parc de la Tête d'Or, il tient une place dans le programme du candidat: il pourrait accueillir une ferme pédagogique et des classes environnement. Le candidat se défend de verdir son programme à la dernière minute: "les enjeux environnementaux n'appartiennent pas à un appareil politique."

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Entre Deux avec Georges Képénékian

Le candidat divers centre, crédité de 12% au premier tour des municipales, a maintenu sa candidature. Georges Képénékian s'explique : "J'ai toujours adoré les voies nord comme disent les alpinistes. La difficulté me stimule." 

Absent dans trois des neuf arrondissements (le 1er, 2eme et 9e), Georges Képénékian conserve son optimisme.

Le divers centre veut incarner une "troisième voie", "une juste voie", pour ceux qui ne se reconnaissent ni dans la "droite conservatrice", ni dans "l'écologisme gauchisant".  Georges Képénékian a-t-il du mal à se faire une place ? Le candidat se défend et se fait fort d'afficher ses valeurs: "rester fidèle, garder une éthique de comportement; faire un vrai programme" ... 
Le candidat ne manque pas d'évoquer notamment "le contrat moral" passé avec Gérard Collomb, lui restituant son siège de maire lors de son retour à Lyon après son départ de la place Beauvau. (Georges Képénékian a été  maire de Lyon entre juillet 2017 et novembre 2018)

Pas d'alliance avec une autre liste ? Georges Képénékian s'explique : "J'ai un contrat moral les électeurs, les 12%, qui m'ont fait confiance. Et faire des alliances de mauvais aloi  aurait été les trahir!" Georges Képénékian reconnait cependant avoir parlé avec ses adversaires, et notamment avec les écologistes.

Le candidat se défend de toute volonté de faire perdre Gérard Collomb, et ce dernier ne l'ignore pas. Sur la rupture avec son ancien ami, Georges Képénékian est catégorique: "Le chapitre est terminé". "Le monde a bougé, Gérard n'a pas bougé. Il a même évolué sur un certain nombre d'idées. Donc je ne suis plus avec lui, c'est simple. Mais c'est d'abord une question d'idées". 

Dans son programme, Georges Képénékian ambitionne de créer une agence municipale de santé. "On l'a vu pendant le confinement et déconfinement, on a besoin d'un lieu de coordination des hôpitaux publics, privés, de tous les professionnels de santé, médecins libéraux, infirmières, pharmaciens, biologistes...". Un échelon municipal qui serait "un échelon d'action" et permettrait la mise en oeuvre "d'une vraie politique de prévention à l'échelle du territoire". 
  
Autre volet du programme du candidat, ancien adjoint à la culture : dix millions pour les structures culturelles. Enfin, Georges Képénékian plaide aussi pour une politique culturelle à l'échelle de la Métropole et plus seulement à l'échelle de la ville. 


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Entre Deux avec Grégory Doucet

Le candidat écologiste et alliés est le favori de ce deuxième tour à Lyon. Sur la Fête des Lumières et son annulation en 2015 en raison des attentats, Grégory Doucet ne regrette pas la petite phrase lâchée pendant le débat sur le plateau de France 3 Rhône-Alpes : "les attentats sont derrière nous". Et le candidat s'explique : "depuis 2015, les forces de sécurité ont progressé, nouvelles méthodes, nouveaux équipements qui nous permettent de mieux nous préparer au risque d'attentats; pour autant on sait que ce risque attentat est toujours très important... Nous ferons toujours passer la sécurité des participants à la fête des Lumières ou autre, avant toute autre chose !"... "On a appris à davantage se préparer au risque d'attentats," résume le candidat. 

Les adversaires de Grégory Doucet le taxent de "naïveté", "d'irresponsabilité", de "provocation", "d'incompétence"... Selon le candidat écologiste, alors que "tout le monde était écologiste au premier tour"..."cette campagne de deuxième tour est plus agressive, plus violente (...) Entre la caricature et le mensonge, on a eu droit à tous les numéros." 

Le candidat à la mairie de Lyon Grégory Doucet (EELV) a également réagi aux propos du joaillier lyonnais Jean-Louis Maier et aux insultes du restaurateur Christophe Marguin à l’encontre des électeurs écologistes.

Grégory Doucet n'est pas originaire de Lyon. Pour le candidat, ce n'est pas un frein: "Je crois qu'un certain maire, qui s'appelait Herriot n'était pas né à Lyon, n'avait pas grandi à Lyon, n'avait pas fait ses études à Lyon... il a fait plusieurs mandats." (ndlr Edouard Herriot maire de Lyon durant plus de 50 ans).
Le candidat dit avoir "choisi" de venir s'installer à Lyon il y a plus de 10 ans, après plusieurs années d'expatriation pour des missions humanitaires. Grégory Doucet dit avoir choisi une ville où il "pouvait s'enraciner" avec "une certaine qualité de vie". 

Au sein d'Handicap International, Grégory Doucet manageait près de 500 personnes. Or la Ville de Lyon compte 7 500 fonctionnaires; les HCL 23 000 personnes (ndlr Le maire de Lyon est le président des HCL), est-il inquiet à l'idée de diriger une ville d'une telle importance :"la ville de Lyon fonctionne avec des agents compétents, des équipes sur lesquelles je vais m'appuyer..." Le candidat dit accorder "beaucoup d'importance à la responsabilisation de ses collaborateurs. Je compte bien déléguer." Grégory Doucet n'entend pas "centraliser le pouvoir" et "distribuer les responsabilités". 
Sur l'issue du 2e tour, le candidat "ne considère pas que les choses sont gagnées."


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