Pollution de l'air : Greenpeace a évalué les programmes des candidats à la Métropole de Lyon

Une semaine avant le second tour des élections municipales, les militants et militantes de Greenpeace Lyon ont analysé en détail les politiques mobilités/transports des candidats aux élections métropolitaines de Lyon.

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Après avoir déjà analysé les programmes au premier tour, l'association réitère l'expérience. "Nous avons cherché à savoir si le rapprochement de listes d’une part, et la prise de conscience environnementale encore intensifiée en cette difficile période sanitaire avaient pu amener certains à revoir leurs positions et augmenter leurs ambitions."

La méthode reste la même : décrypter les programmes officiels et enrichir cette analyse par des entretiens avec ces candidats. Greenpeace, qui ne cache pas ses préférences envers toute politique favorable au respect de l'environnement, n'a pas souhaité soutenir le moindre candidat. "Nous sommes une organisation  totalement apolitique. Nous ne soutenons personne." tient à préciser Nicolas Burret, référent pour la campagne transport. "Nous publions une simple évaluation et non un classement. On encourage d'ailleurs tous les candidats à intégrer des idées vertes dans leur programme."

Deux "bons élèves" sur trois candidats

Reste que le tableau des évaluations fait nettement ressortir deux candidats beaucoup plus "écologistes" que le troisième. Ce n'est pas une surprise concernant Bruno Bernard (EELV), mais d'avantage pour l'actuel Président David Kimelfeld (DK2020). "C'est sans doute celui qui a le plus évolué. Après les différentes actions durant les deux dernières années, comme les marches pour le climat, ses positions actuelles sont très différentes. Ce qui montre l'efficacité de la pression imposées notamment par nos militants." En revanche, François Noel Buffet(LR) reste très éloigné de ces idées, et obtient quatre "zéro" sur six points évalués. "Effectivement, on ne félicite pas ce candidat, qui n'a pas intégré ces notions. Manifestement, ses approches économiques ne sont pas en lien avec l'urgence climatique actuelle."

Greenpeace reste toutefois très optimiste : "Les résultats récents de la Convention citoyenne sur le climat montrent que le sujet a beaucoup progressé. Nous avons des raisons de penser que les politiques ont pris du retard sur l'évolution des mentalités des citoyens. Donc l'idée c'est maintenant de les inciter à rattraper ce retard. " En particulier à Lyon. "On s'est attaqué au thème de la pollution de l'air pour deux raisons : le climat et notre santé. Lyon est une ville fortement polluée. On a dénombré une trentaine de pics de pollution en 2019. Et la ville est énormément impactée par les canicules, devenant une des plus chaudes de France. Toutefois, on a constaté que cette tendance en faveur de l'environnement se retrouve dans plusieurs autres villes de France. On l'observe à Montpellier, Strasbourg, Paris, Toulouse, Bordeaux, Marseille... Autant de métropoles qui sont en train de bouger. "

Les lyonnais se sont mis aux vélos pendant le confinement

Le scrutin arrive à point nommé. Le confinement a permis, lui aussi, de faire évoluer la situation " Certes le niveau de pollution est revenu au même niveau qu'avant le confinement, sans doute parce que les gens préfèrent leur voitures aux transports en commun, par peur du virus. Mais la dynamique du vélo est en très forte progression. La crise sanitaire a incité bon nombre de lyonnais a se mettre au deux-roues, et il ne reviendront pas en arrière, "se réjouit Nicolas Burret.

Commentaires, publiés par Greenpeace Lyon, des évaluations de chaque candidat
Liste menée par Bruno Bernard
Le Programme de Bruno Bernard reprend une grande partie des recommandations de Greenpeace pour lutter contre la pollution de l’air liée au trafic routier : sortie des véhicules polluants avec interdiction progressive des véhicules diesel, y compris les véhicules particuliers, grand plan vélo avec pérennisation rapide des infrastructures d’« urbanisme  tactique », plan transports en commun privilégiant le développement rapide des réseaux de transports en commun pour répondre à l’urgence climatique, généralisation de la zone 30.
Entre les deux tours, la liste de Bruno Bernard a précisé les mesures envisagées pour améliorer la qualité de l’air dans les écoles et à leurs alentours : réduction de la voirie, piétonnisation de certains secteurs, amélioration de la ventilation, végétalisation des cours d’école, installation d’outils de mesure…,
Un point particulier est attribué à la situation particulièrement délicate de l’Ecole Servet (*1)
Nous déplorons néanmoins l’absence de planification claire de la sortie des véhicules essence au sein de la métropole et jugeons encore insuffisamment complètes les mesures d’aide à la transition vers le recours à des véhicules moins polluants pour celles et ceux qui ont besoin d’un soutien financier et qui manquent encore d’accès à des alternatives à la voiture efficaces.

Liste menée par François-Noël Buffet
Le programme de François-Noël Buffet est très (trop) peu détaillé et ce candidat n’a pas répondu à nos sollicitations. Il nous est ainsi difficile de l’évaluer.
Néanmoins au travers de son programme nous n’avons décelé aucune volonté forte ou engagement solide de s’attaquer à la pollution de l’air liée au trafic routier, pourtant véritable sujet de préoccupation des Lyonnais.es et bien identifié par les 2 autres candidats.
Le sujet n’est manifestement pas une priorité pour sa liste et aucun effort n’a été fait entre les deux tours pour renforcer l’ambition du programme sur la réduction de la place de la voiture et la pollution en ville. Les mesures spécifiques à destination des enfants sont absentes.
Le projet climaticide d’anneau des sciences, annoncé une première fois comme abandonné, semble se promener en va et vient dans le programme.
Nous notons toutefois une volonté de donner une plus grande place au vélo et de développer le réseau de transport en commun.

Liste menée par David Kimelfeld
Le programme de David Kimelfeld propose des mesures intéressantes, notamment un plan vélo détaillé avec pérennisation des pistes d’« urbanisme tactique » et un élargissement significatif des zones 30 et des voies piétonnes. Il a détaillé entre les deux tours ses ambitions sur les deux derniers points avec des précisions chiffrées pour un meilleur équilibre des différents modes de transports à Lyon.
Toutefois, les engagements pour la sortie des véhicules polluants restent conditionnés et incertains pour les véhicules particuliers.
Par ailleurs, bien qu’il propose la mise en place de lignes de cars express, son plan transports en commun repose en grande partie sur des aménagements longs et coûteux alors que l’urgence climatique requiert prioritairement des solutions rapides.
Les mesures prises pour protéger les établissements scolaires de la pollution sont bien structurées et détaillées. Nous déplorons néanmoins qu’elles ne soient pas généralisées à tous les établissements (dont une grande majorité à Lyon est concernée par des niveaux de polluants hors la loi).

Cimmentaires publiés sur le site de Greenpeace Lyon
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