Face à la pollution aux solvants chlorés d'une ancienne blanchisserie, la ville de Craponne a pris un arrêté municipal pour interdire l'utilisation de puits. Un nouveau volet du scandale environnemental de l'ancien site industriel Dasi et Mercier, dans l'Ouest lyonnais.
Une nouvelle interdiction d'utiliser l'eau des puits a été prise à l'ouest de Lyon. Après, Grézieu-la-Varenne, Craponne interdit l'utilisation de l'eau souterraine pour certaines habitations. En cause non pas la sécheresse, mais une pollution aux solvants chlorés sur le site d'une ancienne blanchisserie. Remplissage des piscines, arrosage du potager ou du jardin, toutes les consommations sont interdites.
La mairie de Craponne a défini ce secteur d'interdiction dans un arrêté municipal". L'eau des puits ne peut plus être utilisée dans "le périmètre élargi de l'ancien site Dasi-Mercier", soit du Stade Neveu à l'intersection entre la Rue de Verdun et la Rue du Stade. Un "périmètre d'investigation qui concerne une cinquantaine d'habitations", précise la mairie.
Des taux de solvants trop élevés
Dans un communiqué, la préfecture du Rhône précise que la décision a été prise à la suite des résultats d'analyses faites sur les écorces d'arbres et sur l'eau de trois puits de la commune. Les taux de solvants chlorés relevés seraient plus de 100 fois au-dessus des normes. "Sur les trois puits analysés, deux présentent des dépassements avec des valeurs supérieures à 900 et à 2000 µg/l pour la somme des trichloréthylène et perchloroéthylène alors que la valeur seuil à respecter – en ce qui concerne l’eau potable – est de 10 µg/l", précise la préfecture.
Le trichloréthylène est utilisé pour le dégraissage et le nettoyage des tuyaux, tandis que le perchloroéthylène est utilisé pour le nettoyage à sec dans les pressings. Deux solvants chlorés qui peuvent entraîner une pollution des sols, des nappes phréatiques, et qui peuvent être toxiques à forte dose.
Un scandale environnemental
Le scandale de cette pollution sur l'ancien site de la blanchisserie Dasi et Mercier a éclaté en 2019. En 1986, l'entreprise Mercier avait été condamnée pour avoir déversé du trichloréthylène, solvant volatile hautement cancérigène, dans le puits d'un maraîcher. Lorsque l'usine avait fermé, aucune dépollution n'avait été engagée sur le site.
Problème, des maisons ont depuis été construites sur le sol pollué de l'ancienne blanchisserie, ce qui oblige les habitants à être relogés.