L'utilisation des caméras mobiles, déjà effective dans la police, va être élargie à titre expérimental aux pompiers : la loi a été adoptée lundi au Parlement. Un motif de satisfaction pour les soldats du feu lyonnais qui dénoncent depuis des mois l'insécurité dans laquelle ils exercent leur métier.
Les caméras individuelles, censées améliorer les rapports entre les forces de l'ordre et la population et déjà utilisées dans la police nationale et la gendarmerie, vont pouvoir être expérimentées pendant trois ans par les pompiers lors de leurs interventions. Les enregistrements seront conservés six mois, sauf s'ils sont utilisés dans une procédure judiciaire, administrative ou disciplinaire.
Le texte du sénateur Jean-Pierre Decool (Les Indépendants), a été adopté lundi par 54 voix pour, aucune contre. Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, a émis quelques réserves pour des raisons de respect de la vie privée des personnes pouvant être filmées. Elle a ajouté que "certains correctifs pourront être apportés dans les meilleurs délais après le démarrage des expérimentations".
Une victoire pour les pompiers du Rhône
Dans la Métropole lyonnaise, la nouvelle est accueillie comme une victoire. Depuis octobre 2017 et le jet d'un cocktail molotov sur la caserne de Feyzin, les pompiers y sont fortement mobilisés, pour réclamer plus de sécurité. Ils ont multiplié les manifestations et les courriers adressés au Ministère de l'Intérieur.
Sur le terrain, il n'est pas rare que les soldats du feu soient la cible d'agressions verbales mais aussi physiques. Ils souhaitent que leurs plaintes aboutissent et le fait de filmer leurs interventions devrait permettre d'identifier leurs agresseurs et de fournir des preuves aux enquêteurs.
La réaction de Rémy Chabbouh, Délégué syndical Sud, SDIS du Rhône et de la Métropole lyonnaise :