"Pour les usagers, c'est la double peine" : on vous explique pourquoi les finances publiques du Rhône font grève

La CGT Finances Publiques du Rhône a déposé un préavis de grève pour le vendredi 15 décembre, pour dénoncer des conditions de travail '"inacceptables". Le jour n'est pas choisi au hasard, c'est la date d’échéance du paiement des taxes d’habitation sur les résidences secondaires et la taxe sur les logements vacants.

La CGT Finances Publiques du Rhône a déposé un préavis de grève pour le vendredi 15 décembre, ils dénoncent des conditions de travail dégradées. En conséquence les différents guichets des centres de finance publique du département risquent d’être fermés au public, le jour d’échéance du paiement des taxes d’habitation sur les résidences secondaires et la taxe sur les logements vacants.

Un manque d'effectif

"La suppression de fonctionnaires des Finances Publiques depuis des années se traduit aujourd’hui par des répercussions fortes sur les usagers : Longue attente dehors par n’importe quel temps quand ils ne sont pas purement et simplement refoulés à l’approche de l’heure de fermeture." Les premières lignes du communiqué de grève de la CGT Finances Publiques sont claires : les agents du service ne supportent plus de travailler en sous-effectif.

"Les contribuables sont particulièrement mal reçus"

"Cette grève, c'est l'aboutissement d'un long processus" nous explique Frédéric Couchoud, co-secrétaire de la CGT Finances Publiques dans le Rhône. "On alerte depuis plusieurs mois notre direction sur des problèmes d'effectifs, notamment sur les guichets où l'on accueille le public. Les contribuables sont particulièrement mal reçus. Ils font la queue très longtemps, par tous les temps, dans la chaleur l'été, et maintenant dans le froid et sous la pluie... ça n'est absolument pas satisfaisant".

Une situation qui est encore aggravée au moment des campagnes des finances publiques, dans les périodes où les contribuables sont particulièrement sollicités. "La dernière en date c'est la campagne Gérer Mes Biens Immobiliers (GMBI)" reprend le syndicaliste, "ça n'était pas prêt, les serveurs ont très vite été saturés, et les usagers se sont rendus par milliers aux guichets, souvent avec des réclamations, nos agents d'accueil étaient complètement débordés".

Une situation néfaste pour les usagers, comme pour les salariés

Selon notre agent des Finances Publiques, de telles conditions sont néfastes pour tout le monde. "D'abord pour les usagers, c'est la double peine ; pour la grande majorité, ce sont des gens contraints de se déplacer en guichet, parce qu'ils n'ont pas d'accès informatique, ou parce qu'ils sont confrontés à la barrière de la langue. Eh bien ils doivent en plus faire face à des queues interminables". Et pour les agents, c'est une pression supplémentaire, parce qu'ils ont affaire à des usagers excédés. "Quand on a fait 2h de queue sous la pluie et qu'on est reçu debout pour s'entendre dire qu'il va falloir attendre encore un peu pour obtenir un entretien individuel dans un box, ça agace" comprend Frédéric.

Les négociations sont bloquées

Le syndicat majoritaire réclame donc un renforcement concret des effectifs, via "la création de 8 postes de fonctionnaires affectés à l’accueil et le comblement de tous les postes vacants (ou gelés) pour les Services des Impôts des Particuliers (SIP)" peut-on lire dans le communiqué. Mais pour l'heure, la direction n'a fait que de vagues promesses, elle a même "balayé d'un revers de la main une pétition très largement signée" ajoute le représentant de la CGT, "sous prétexte que la situation est encore pire ailleurs".

Une mobilisation a donc été prévue ce vendredi 15 décembre, pour contraindre la direction à reprendre les négociations. Une manifestation à 10h30 devant la cité administrative, ainsi qu'une grève, toute la journée. "Une grève très suivie" nous prévient-on, au point que l'accueil du public ne devrait pas se faire ce jour-là dans la plus grande cité administrative de France en termes de population gérée. Il s'agissait là du dernier jour pour payer sa taxe d'habitation sur les résidences secondaires, ou sur les logements vacants. Pour l'heure les finances publiques du Rhône n'ont pas encore annoncé un éventuel report de la date butoir.

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