Le tribunal de commerce de Lyon qui examinait jeudi la situation de Cenntro Motors France, nouveau nom de la société lyonnaise SITL, a décidé de poursuivre le plan de redressement judiciaire dont fait l'objet l'entreprise depuis le 30 avril.
Cenntro Motors avait repris avec l'aide de l'Etat en juin 2014 cette ancienne usine de lave-linge FagorBrandt, reconvertie dans les véhicules électriques, minée par les difficultés depuis octobre 2013. Le repreneur a annoncé le 15 juin un plan prévoyant 263 licenciements, soit les deux tiers de l'effectif, provoquant la colère des représentants des salariés.
Depuis la reprise il y a un an, une majorité du personnel faisait l'objet de mesures de chômage partiel.
La prochaine audience devant la justice est prévue le 3 septembre, a indiqué l'avocate du comité d'entreprise, Me Mélanie Chabanol. "La société a été invitée par le tribunal à tenir informées les instances représentatives du personnel des versements de fonds pour lesquels elle s'était engagée", a-t-elle ajouté.
Il y a un an, Cenntro s'était engagé à conserver au moins 300 salariés pendant cinq ans et à injecter 15 millions d'euros en un an. La moitié de la somme promise a été versée. "L'entreprise a indiqué qu'un premier nouveau règlement d'un million d'euros serait effectué demain et un autre de deux millions supplémentaires lors de la première quinzaine de juillet", a dit Me Chabanol.
Personnels et syndicats sont suspendus aux décisions de l'actionnaire de Cenntro, Peter Wang, présent aux Etats-Unis, en Chine et dans les Iles Vierges britanniques."Pour les salariés, les promesses c'est bien, les actes c'est mieux car, à l'instant où l'on parle, Cenntro Motors n'a pas la trésorerie pour payer les salaires de juin", a ajouté l'avocate.
"On laisse le tribunal juger de la reprise ou de la liquidation mais, quoi qu'il en soit, nous ce que nous voulons c'est reprendre un travail, avoir un travail ou avoir des formations pour travailler", a déclaré Joseph Triggiani, membre CGT du CE.