Pouvoir d'achat : Un millier de personnes ont défilé à Lyon

Ils étaient un bon millier, ce jeudi matin, place Jean Macé, à Lyon, au départ de la manifestation pour réclamer un pouvoir d'achat accru. A l'appel d'une intersyndicale, les manifestants ont défilé jusqu'aux abords de la préfecture.

Les manifestants se sont d'abord rassemblés place Jean Macé, ce jeudi matin. Sonos à fond et calicots colorés en main, ils attendent d'être plus nombreux avant de se diriger vers la préfecture d'un pas lent.

La circulation a été coupée le temps que le cortège évolue à travers Lyon. Les mots salaire, retraite, précarité reviennent dans toutes les conversations. 

Pouvoir vivre dignement

Louis Clocher est secrétaire du syndicat de la construction et de l’ameublement. Ses revendications, il les porte sur sa chasuble rouge: Emplois, salaires, pénibilité.

Il témoigne de la situation rencontrée par les salariés du bâtiment. "Dans le bâtiment, on demande des emplois dignes, parce que nos métiers sont difficiles. On a un mort par jour dans la construction ! Pouvoir vivre dignement malgré l'augmentation du coût de la vie, tout simplement". Louis poursuit, "Les patrons du bâtiment, ils se gavent tous les jours, Eiffage, Colas, Vinci, et nous on a que des clopinettes, on a rien du tout".

Outre la pénibilité inhérente aux métiers très physiques du bâtiment, Louis veut rappeler que la retraite n'est pas à la hauteur compte tenu du niveau de vie actuel. "Nos métiers sont difficiles, on veut avoir une retraite correcte et ne pas vivre à 62 ans avec des lumbagos, des accidents de travail qui font que l'on passe notre retraite au cimetière."

Les étudiants aussi

Un peu plus loin Léna, emmitouflée dans une veste en laine et un keffieh blanc et noir  brandit un drapeau de l'UNEF, le syndicat étudiant. Pour elle, le pouvoir d'achat est au cœur des préoccupations des étudiants. Un souci tel qu'il vient parasiter les études des plus précaires.

"On est dans la rue aujourd’hui parce que ça fait des années que la situation des étudiants se précarise. Les étudiants les plus précaires sont aussi ceux qui n’arrivent pas à venir étudier dans de bonnes conditions. C'est une manière de sélectionner. Le nombre d’étudiants qui doit se salarier pour parvenir à étudier ET manger, c’est énorme." Elle continue de décrire le malaise financier qui touche les jeunes avant même de rentrer dans la vie active. "Un étudiant sur deux doit travailler, les bourses aujourd’hui ne permettent pas d’endiguer la précarité étudiante".

 Une augmentation générale des salaires

Quelque 1 000 personnes dans le cortège, c'est peu pour une ville comme Lyon. L'intersyndicale à l'initiative de cette manifestation peine à mobiliser ses troupes. Pourtant Jérôme Bation, secrétaire de l'Union départementale CGT du Rhône, le scande, il y a urgence. "Cette augmentation est d’autant plus urgente que la hausse des prix est subite et forte. Les profits sont indécents, le CAC 40 n’a jamais été aussi haut. On demande juste que l’on tienne compte de l’inflation. Elle était à 3 % en fin d’année et là on est à 3,6 %." 

Le syndicaliste rappelle les efforts fournis par les travailleurs, il n'y a pas si longtemps de cela. "Certains ont travaillé pendant la pandémie dans des conditions difficiles et on les récompense en baissant leur niveau de vie. Il y a eu des conflits isolés dans toutes les entreprises au moment des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires). A travers cette mobilisation, on a trouvé plus logique de montrer que tous ensemble nous exigeons une augmentation générale des salaires."

L'inflation pourrait encore s'accélérer selon les économistes. Le Smic pourrait connaître une nouvelle revalorisation automatique "d'au moins 2%" dans les prochains mois. Une manifestation des organisations syndicales de retraités est prévue le 24 mars.

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