Pouvoir d’achat : "Je ne prends pas de vacances, je fais attention à la moindre dépense", Colette est aide à domicile en Ardèche

Le salaire de Colette Gabillet n'a pas évolué depuis 15 ans comme celui de beaucoup d'autres aides à domicile qui peinent à boucler les fins de mois. Témoignage.

1375 euros net par mois et à temps plein. Le salaire de Colette Gabillet, 62 ans, n’a pas évolué depuis quinze ans. Dans deux ou trois ans, cette aide à domicile partira à la retraite mais en attendant cette Ardéchoise ne cesse de compter pour boucler ses fins de mois.

«On fait attention à la moindre dépense. On surveille les dépenses. J’ai eu de la chance dans ce travail que je fais. Des fois les gens m’invitent le midi ou certains qui viennent de faire les courses me donnent des produits. Mon petit-fils, je ne peux pas le gâter. A Noël, je ne peux pas faire comme les autres mamies. J’ai rien pour mon petit-fils. Je ne prends pas de vacances. Même toute seule je ne peux pas c’est un budget je ne peux pas» raconte Colette qui vit avec 400 euros par mois et un prêt de 450 euros.

Tous les frais de cette aide à domicile sont mensualisés : le prêt de sa maison, sa taxe foncière, l'eau et l’électricité, toujours plus chère.

Inquiétude des prix à la pompe

Avant de partir au travail, Colette prend soin d'éteindre totalement son chauffage et se rend avec sa propre voiture chez ses clients. Mais avec l'envolée des prix à la pompe, la facture est salée pour l’aide à domicile.

«D’habitude, j’en ai à peu près entre 30 et 40 euros. Là, c’est monté à 58 euros quand même» s’inquiète la sexagénaire au volant. Colette parcourt plus de 1000  kilomètres par mois sur les petites routes ardéchoises. La moitié seulement du budget essence est remboursé par l'association sans compter le coût de l'entretien et l'usure du véhicule.

«Les secrétaires s'organisent pour qu'on ne perde pas trop en trajet mais par exemple le midi je ne peux pas rentrer chez moi» regrette-t-elle. «Je pense qu'il faut revoir l'indemnité kilométrique, à 40 centimes le kilomètre c'est plus possible là».

«  On aime nos gens, on aime ce que l'on fait »

Colette concède ressentir «un peu de révolte». Elle aimerait «être mieux considérée et mieux payée». Mais l’amour pour son métier fait tenir la sexagénaire : «L’autre fois, j'ai dit à une dame que j'avais mal au bras. Elle m’a dit de ne pas faire le lit mais j’ai dit que je pouvais quand même le faire. Les gens sont compréhensifs en principe. C’est ça qui nous fait tenir. C'est parce qu'on aime nos gens, on aime ce que l'on fait».  

Parmi les aides à domicile, la colère gronde. Une pétition est en cours d'écriture, elle sera prochainement adressée à la préfecture de l'Ardèche.

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