Principal distributeur de journaux en France, Presstalis devait être fixé sur son sort le 1er juillet. A Lyon, la faillite du groupe a provoqué des difficultés dans la distribution de la presse et des blocages. A Vénissieux, le travail a repris pour assurer la distribution des journaux.
Après de nouvelles difficultés financières, plombée par la baisse des ventes de journaux et des investissements malheureux, l'entreprise Presstalis avait été placée en redressement judiciaire mi-mai. Ses filiales en régions avaient été liquidées, avec pour conséquence le licenciement de plus de 600 salariés. Un mouvement social à Lyon et à Marseille avait suivi. Aucun journal national n'était plus distribué depuis plusieurs semaines chez les marchands de journaux qui ont vu leur chiffre d'affaires s'effondrer.
Reprise de Presstalis validée par le tribunal de commerce de Paris
Le groupe Presstalis, qui repassait lundi 22 juin devant le tribunal de commerce de Paris, devait être fixé ce mercredi 1er juillet. Le tribunal de commerce de Paris a finalement validé l'offre de la coopérative des quotidiens pour la reprise de Presstalis, qui devient France Messagerie, a indiqué aujourd'hui le repreneur. Les quotidiens ont fini par déposer une offre unique, avec le soutien de quelques grands groupes de magazines et un large accompagnement de l'Etat.La société qui achemine dans 22.000 points de vente les quotidiens et de nombreux magazines devra cependant remettre le système sur pieds et retrouver la confiance des éditeurs. "La priorité de France Messagerie, forte de plus de 250 salariés, est désormais de construire des relations de confiance, transparentes et durables, avec l'ensemble des acteurs de la filière", a déclaré Louis Dreyfus, président de la coopérative des quotidiens et donc de France Messagerie.
La livraison des journaux a repris ce mercredi 1er juillet à Lyon. Aucun accord n'aurait encore été trouvé pour Marseille.
Presse nationale : le retour dans les kiosques lyonnais
Privés de presse nationale, kiosques, vendeurs de journaux indépendants et maisons de la presse avaient lancé un appel à l'aide mi-juin. Dans l'agglomération de Lyon, les marchands de journaux ont retrouvé aujourd'hui un semblant de sourire avec le retour de la presse nationale après plusieurs semaines d'absence des kiosques. Ils sont entre 500 et 600 dans la région lyonnaise. Les clients n'ont pas caché leur joie d'avoir retrouvé leurs quotidiens et leurs magazines. L'achat du journal, certains lecteurs de la presse ont renoué avec plaisir avec ce petit rituel du matin. Ils en avaient été privés durant un mois et demi....
En cause : le distributeur régional de journaux, implanté à Vénissieux, a été liquidé le 15 mai dernier alors que sa maison mère Presstalis était placée en redressement judiciaire. Suite à cette liquidation judiciaire du distributeur de la presse nationale, des salariés rhônalpins ont bloqué la distribution des journaux. Ces blocages vont-ils avoir des répercussions ? Si les kiosquiers parlent de manque à gagner, ils pourraient également avoir perdu durablement une partie de la clientèle. Ceux qui ont pris l'habitude de consulter la presse sur internet pourraient bien ne pas retrouver le chemin des marchands de journaux.
Distribution de la presse : la reprise du travail à Vénissieux
Crise dans la distribution de la presse oblige, la liquidation du distributeur régional de journaux, SAD, a entrainé de nombreuses suppressions d'emplois. Ce sont 110 salariés qui ont été licenciés. Certains ont décidé d'occuper leurs locaux à Vénissieux, dans l'espoir de reprendre un jour leur activité. Mardi soir 30 juin, sur le site, le travail a repris. Une reprise un mois et demi après la liquidation de leur entreprise.
Un projet de coopérative est à l'étude
Depuis près de sept semaines, à Vénissieux, aucun journal n'était arrivé des imprimeries nationales et régionales et aucun lot n'avait été préparé pour les bureaux de presse de la région lyonnaise...Grands sourires et bonne humeur mardi soir, à l'heure où l'on décharge les camions, l'on "met en case" et l'on expédie la presse. Une reprise que certains n'ont pas voulu manquer : "ça fait plaisir de retrouver notre boulot, on ne voulait pas le lâcher" et parmi le personnel présent au soir de la reprise, "certains ne travaillent pas mais ils sont venus pour voir le papier arriver," a confié l'un des salariés.
Le redémarrage est compliqué et il s'agit pour l'heure d'une reprise transitoire faute d'un statut définitif. Licenciés sans préavis à la mi-mai, ces ouvriers du livre se battent pour monter leur société coopérative. Un défi pour rester à la une de la distribution de la presse.