Le diocèse de Lyon envisage "un procès canonique selon les règles de l'Eglise" sur les actes de pédophilie commis par un prêtre de 1970 à 1991 dans un camp "scout". Mgr Barbarin,qui a suspendu le prêtre mis en cause en mai 2015, assure que l'Eglise a changé : "Elle est aujourd'hui "une maison sûre".
Monseigneur Barbarin n' a pas tardé à réagir aux nouvelles révélations faites mardi par les victimes d'un prêtre pédophile entre 1970 et 1991, regroupées au sein d'une association intitulée "La parole libérée". L'archevêque de Lyon suggère que ces faits, même prescrits, pourraient même faire l'objet d'un procès exemplaire, pour peu que le Vatican donne son accord.Dans un communiqué publié mardi après -midi sur son site internet, l'archevêque de Lyon a exprimé à nouveau "la plus ferme condamnation de ces actes qui ont atteint, écrit-il, des jeunes dans leur vie intime". Il explique que les premiers témoignages accablants lui sont parvenus à l'été 2014 et qu'à partir de là, il a demandé l'ouverture d'une enquête et décidé de mettre fin aux activités du prêtre le 18 mai 2015, après avoir demandé l'avis de la congrégation de la doctrine de la foi.
Et Mgr Barbarin de revenir sur le délai qui s'est écoulé entre les faits, commis il y a plus de 25 ans et l'interdiction d'exercer prise seulement en mai 2015. "Il est certain, explique-t-il que ce prêtre n'aurait pas connu de nouvelles missions si les faits reprochés en 1990 survenaient aujourd'hui, les indications de la conférence des évêques de France étant parfaitement claires depuis 2003. Mgr Barbarin se dit par ailleurs incapable d'expliquer pourquoi Mgr Decourtray a suspendu dans un premier temps ce prêtre pour lui confier une nouvelle charge un peu plus tard." L'Eglise a changé - Elle veut désormais être une maison sûre " - Mgr Barbarin -
L' archevêque de Lyon annonce que son diocèse envisage cette fois "un procès canonique, à l'issue de la procédure civile, de façon à ce que justice soit faite". Il relève par ailleurs que le prêtre incriminé n'a pas été mis en examen, "les faits qui lui sont reprochés étant, semble-t-il prescrits".
Le "procès canonique" est organisé selon une procédure particulière, régie par le droit "canon", parallèlement à la justice traditionnelle. Pour l'engager, il faudrait obtenir une dérogation du Vatican, précisément parce que les faits incriminés sont prescrits. Au cas où la procédure aboutirait, ce procès se tiendrait à Lyon. Un tribunal composé d'écclésiastiques statuerait sur le sort de ce prêtre selon des codes spécifiques à cette juridiction, les droits de la défense étant assurés comme dans un procès classique.
Mgr Barabrin ne veut en aucun cas être suspecté de complaisance et s'en tient donc, si l'on a bien compris, à l'ultime arbitrage du Vatican.